Après l’Assemblée Nationale, la société Energie du Mali (EDM-SA) a abattu son épée de Damoclès sur la tête de la télévision nationale (ORTM) et la mission onusienne au Mali (MINUSMA). Hier, aux environs des 10 heures, les équipes « coupeuses » leur ont rendu visite. Cette furia de l’EDM contre les mauvais payeurs n’a, semble-t-il, pas démarré et ne s’arrêtera pas avec le cas de l’Assemblée Nationale.
La traque aux mauvais payeurs lancée par l’actuel Directeur Général de l’Energie du Mali vient de faire des nouvelles victimes. Après le passage « osé » de ses agents à l’Assemblée Nationale pour couper le courant à « Saint Isaac » et ses hommes, ils ont mis le cap hier sur Bagadadji et Badalabougou. A Bagadadji, ils ont enlevé les compteurs ; car, la télévision nationale doit à l’EDM, tenez vous bien, la bagatelle de 291 millions de francs CFA. De loin supérieur au 203 millions de l’Assemblée nationale. Mais s’il est un mauvais payeur qui jusqu’ici bat le triste record c’est sans doute la MINUSMA. Elle doit plus du demi milliard ; c’est-à-dire, 700 millions de francs CFA de factures impayées.
Cette traque aux mauvais clients qui, avec la bénédiction des réseaux sociaux, a pris une ampleur fulgurante à partir du cas de l’Assemblée Nationale, a démarré il y a bien longtemps.
Selon un cadre de la société avec lequel nous avons échangé, cette traque a débuté sous l’ancien Directeur Général avec la prise de conscience du syndicat de la boîte. Avec des revendications insatisfaites compte tenu de l’état de la caisse de la boite et au parfum des grosses sommes impayées, le syndicat aurait approché la Direction Générale afin de lancer la traque.
La Direction, étant généralement politique, il lui fallait un soutien de taille pour amorcer la « chasse ». Ce soutien a été offert par le syndicat. Ainsi, contrairement à ce qu’on peut penser, l’opération de « récupération des sous » a débuté à l’intérieur du pays. Selon notre interlocuteur, les premières missions de sensibilisation ont concerné les Régions pour, ensuite, finir à Bamako. L’objectif étant d’expliquer les difficultés de la boîte et d’inviter les créanciers à s’acquitter de leurs dettes.
Source : Le Combat