Nous sommes en 2013, il y a seulement dix ans. Dix ans, ce n’est pas une éternité dans la vie d’une grande nation, surtout quand celle-ci a conscience qu’elle a le devoir sacré de reprendre son antique boussole pour une marche en avant résolue. Il y a donc dix ans, un jeune officier de l’Armée nationale, dans la trentaine, participait à deux opérations pour le salut du Mali, la deuxième plus périlleuse que la première.
Il y a dix ans, en coordination avec les forces traîtresses de la France, il donnait, à 05 heures du matin, l’assaut aux forces du mal qui se croyaient installées à perpétuelle demeure à Diabali. Grand succès, mais sans les qualités intrinsèques de notre officier et de nos soldats, le souffle Judas du partenaire allait jouer un sale tour à l’opération. D’où la précaution juste des FAMas d’aller seules au feu, toujours en 2013, pour libérer plus loin Anéfis, dernier verrou afin Kidal. Là, la perfidie du gouvernant malien, obéissant à l’oeil et au doigt de son protecteur, jouera le plus vilain tour que nous cherchons encore à corriger. On l’aura compris, le jeune officier, Assimi Goïta, qui était prêt à souffrir le martyre pour que Kidal demeure malien, et ses compagnons d’armes qui ont avalé bien de couleuvres militaires alors qu’ils avaient tous les atouts professionnels pour vaincre à chaque fois, devaient bien intervenir le 18 août 2020, quand le monarque insensé a choisi de flinguer en juillet les citoyens aux mains nues, en lieu et place des terroristes et séparatistes qui avaient en coupe réglée 73% de notre territoire.
Le ministre de la Défense nationale, Colonel Sadio Camara, rappelait la triste conduite le 16 mars dernier, à l’occasion de la remise de nouveaux moyens à la redoutable Armée de l’Air du Mali par le Chef suprême des Armées, Colonel Assimi Goïta, en dénonçant tout simplement la “chaîne de dépendance sécuritaire créée et entretenue de longue date par des partenaires dont les agendas inavoués sont désormais connus de tous…” Il y a eu, indéniablement, contre notre pays des félons, politiques, gouvernants, militaires. Ils répondront dans leurs tombes des âmes fauchées, militaires et civiles, et ils brûleront éternellement en enfer pour leurs forfaitures criminelles multiples et globales. Ce qui importe pour nous aujourd’hui, c’est de continuer sans accélération ni précipitation l’oeuvre de refondation en cours, de sorte que le futur Malien ne puisse pas être traître à sa patrie, qu’il ne puisse point être un ogre lâché sur la chair de son pays. Cela peut bien prendre 30 ans. Au moins.
Amadou N’Fa Diallo