Quand l’extérieur devient défavorable, il faudra se retourner vers l’intérieur car, dit-on, le linge sale se lave en famille. Il a été dit à qui veut l’entendre par Jean-Luc Mélenchon, l’opposant français, non moins chef de la France insoumise qu’il appartient aux Maliens de trouver la solution à leurs problèmes, c’est-à-dire l’insécurité.
Il l’a dit dans un contexte qui n’est plus à expliquer à aucun Malien dans ce pays. Il pense que la lutte contre le terrorisme dans laquelle la France est engagée est la guerre la plus coûteuse depuis celle d’Algérie.
La tension est montée entre la France et la Mali, l’escalade verbale se développe. Bamako répond à Paris par l’expulsion de l’ambassadeur Joël Meyer. Cela n’empêche pas Jean-Yves Le Drian de récidiver, l’écart de langage étant son sport favori. Les relations sont plus que jamais glaciales entre les deux pays.
Le moment d’union, de communion face à la menace de l’extérieur est plus qu’illusoire au Mali. Même si la case ne brûle pas, elle s’échauffe. Une certaine classe politique observe le silence de cimetière face à la situation. La volonté du PM Choguel de mettre en place l’Organe unique de gestion des élections ouvrant la voie à la prorogation de la transition serait à la base de ce manque d’intérêt des hommes politiques maliens.
Cette attitude est tout le contraire de celle de la classe politique française. En réaction à l’expulsion de l’ambassadeur Joël Meyer par les autorités de la transition malienne, ils ont tous soufflé dans la même trompette pour défendre la patrie qui les unit.
S’il s’agit des intérêts du Mali, il ne doit pas y avoir de pouvoir et de classe politique encore moins de militaire. Il faut l’union sacrée autour du bien commun : le Mali, le Pays pour lequel les uns veulent les élections et les autres, les réformes politiques et institutionnelles.
L’heure n’est plus à la division. La mayonnaise tarde jusqu’à présent à prendre. Il est donc temps de mettre par-dessus bord les divergences de vue pour se couler dans le même moule pour un Mali libre du joug néocolonial.
Bazoumana KANE
Source: L’Alerte