L’une des innovations majeures du nouveau de la future loi fondamentale est la constitutionnalisation de la société civile. Comme le stipule l’article 40 : « les organisations de la société civile exercent dans le cadre de la démocratie participative une mission de veille citoyenne dans les conditions déterminées par la loi. ». Désormais l’existence de la société civile est garantie par la constitution et non par une loi que n’importe qui peut abroger selon son humeur du jour.
Certes, on constate une nette avancée, mais il va falloir aller plus loin et cela au moyen d’une loi pour définir le concept de société civile enfin de barrer la route à l’amalgame que nous vivons dans l’usage qu’on fait du concept ‘société civile’.
Au Mali, on retrouve dans le paquetage société civile des associations régies par la loi 04/38 du 5 Aout 2004 portant création et fonctionnement des Associations, des syndicats, des fondations, des ONG. Il manque des textes pour préciser d’avantage les interdits et les usages impropres. De nos jours la barrière est peu étanche entre la sphère politique, la sphère sociale et le marché. Il n’est pas rare de constater des collusions entre des Partis politiques et organisations se réclamant de la société civile.
Cette situation profite à des individus malins qui se déambulent entre ces 3 entités au gré de leur intérêt. L’illustration la plus partante nous a été servie lors du processus de désignation des représentants de la société civile au sein des coordinations de l’autorité indépendante de gestion des élections AIGE. Des individus connus de la scène politique ont pu se faire élire avec le mandat de ces associations de circonstances qui se crée chaque jour. Souvent les gens se demandent qui est société civile et qui ne l’est pas car le monsieur qu’on a connu dans le parti vient de faire élire au compte d’une association sans problème. Cette situation qui profite aux hybrides est de nature à fragiliser la mission de veille citoyenne qui revient à la société civile. Si certaine organisation faitière de la société civile ont à travers leurs textes fondamentaux interdit toute activité politique, force est de constater qu’une écrasante majorité des organisations tolère le contraire. En voulant être juge et partie, ces organisations deviennent des outils de mobilisation au service des pouvoirs politiques et des partis politiques. Le rôle du régulateur et du gardien des normes que devrait jouer la société civile accuse ainsi un sacré coût. A l’instar de certains pays de la sous-région, il est grand temps que le Mali légifère sur la question afin de mettre un terme définitif à ce désordre.
Réorganisation administrative du Mali
Au terme de la loi 2023-006 du 13 mars portant création des circonscriptions administratives, notre pays le Mali compte désormais 19 régions et un district. Dans l’ordre, il s’agit des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudéni, Ménaka, Nioro, Kita, Diola, Nara, Bougouni, Koutiala, San, Douentza, Bandiagara et le district de Bamako.
S’agissant de la région de Ségou, elle a été éclatée entre les nouvelles régions de Ségou et de San. Désormais la nouvelle région de Ségou comprend 11 cercles contre 7 auparavant. Il s’agit pour les anciens des cercles de Baraoueli, Bla, Macina, Niono. Les nouveaux cercles de la région de Ségou sont Saro, Markala, Sokolo, Nampala et Farako.
De 39 arrondissements dans l’ancien format, la nouvelle région de Ségou en compte 38 désormais. Le nombre de commune à lui aussi varié de 118 dans l’ancien format, la nouvelle région en compte 79 au terme de la loi.
La nouvelle région de San comprend 7 cercles qui sont San, Tominian, Kimparana, Yangasso, Fangasso, Mandiakuy et Sy. Elles se divisent entre 17 arrondissements et 42 communes.
Source: Delta Tribune