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Editorial : Assez de contradictions !

Depuis le début du bras de fer entre le Mali et la Cedeao, des voix n’ont cessé de se lever pour demander le départ de Barkhane et Takuba. Il a été voulu à la faveur des manifestations anti-françaises au Mali et dans la diaspora.

 

Sous cette pression, les autorités françaises ont répondu à la demande des manifestants. Elles ont décidé de retirer leurs forces militaires d’ici 6 mois. C’était d’ailleurs le motif de l’invitation des présidents du G5-Sahel par Emmanuel Macron au sommet de Pau. Il leur a demandé de déterminer leur position de la présence française dans la zone des trois frontières dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

A la tribune des Nations Unies, Choguel Kokalla Maïga a parlé d’abandon du Mali par la France en plein vol. Là, les grains de la discorde ont été mis en terre. Les fruits se goûtent aujourd’hui.

Cette étape passée, au moment où le Mali vit dans une transition, d’autres voix, peut-être les mêmes qui ont exigé le départ de Barkhane, pour réclamer le retrait pure et simple du Mali de la Cedeao et de l’Uemoa pour créer sa propre monnaie.

Les économistes doivent savoir si le retrait du Mali de ces organisations a des avantages escomptés. Pour le faire, Assimi qui est un militaire et Choguel, un docteur en communication devraient approcher ceux qui s’y connaissent, au risque de conduire le pays dans le gouffre.

Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, dans une interview, après une rencontre avec le Comité stratégique du M5-RFP, a été on ne peut plus clair là-dessus. Il a fait savoir que le Mali ne peut pas sortir de la Cedeao.

Mais des manifestants n’hésitent pas à investir la Place de l’indépendance pour exiger ce que leur Premier ministre ne veut pas. Il est temps de bien cadrer les manifestations pour éviter les contradictions sur la place publique. Cet état de fait ne grandit pas.

Le temps est venu de préparer le peuple à la résistance avec des arguments solides. Sinon, de cette manière, les manifestations finiront par montrer leur limite, si le peuple n’est pas préparé. Et le temps est venu pour les dirigeants d’éviter de confondre le peuple et la foule.

Bazoumana KANE

Source : L’Alerte

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