Le leader du mouvement ‘’Mali Tè Tila’’, Ibrahim Kébé a passé une salle soirée derrière les barreaux de la police. Les raisons évoquées contre cette action d’expression libre d’opinion sont relatives à la tenue d’un meeting public sans autorisation des autorités. Pourtant, dans l’esprit de tout bon citoyen, la liberté d’expression est un principe politique qui contraint l’Etat à se limiter dans l’exercice de son pouvoir. Une victoire, pour ces hommes en uniforme d’avoir cloué le bec à un activiste qui luttait seulement contre toute tentative de partition de son pays.

Ils n’ont pas transcendé les frontières avec un malade d’Ebola, ni avec des cargaisons de drogues ou autres produits frauduleux, les exploitants artisanaux d’or de Sananfara ont été agressés à mort sur leur territoire par des voisins guinéens. Qui peuvent crier victoire d’avoir chassé et tué, à bout portant, des paisibles citoyens et gendarmes d’un autre pays. Lesquels ne peuvent lier leur sort qu’à la faiblesse d’un Etat à protéger et sécuriser tous ses citoyens sur son territoire.

Ils n’ont pas signé, mais quand même paraphé un document sur lequel l’autre partie n’a même pas daigné apposer même la couleur de l’encre de leur stylo, à fortiori un paraphe. Et ce, malgré l’énonciation, noir sur blanc, du mot AZAWAD. Les protagonistes de la République du Mali, aux pourparlers d’Alger peuvent  affirmer avoir acquis une Victoire à la Pyrrhus. Celle de ne pas signer, mais plutôt  parapher (établissez la différence).

Ils n’ont pas cassé la tirelire de l’Etat, ni  sollicité les vœux de tous les marabouts célèbres du pays, les basketteurs de l’équipe nationale du Mali ont administré une belle correction à leurs adversaires du Sénégal pour acquérir, avec la manière, leur qualification à la prochaine coupe d’Afrique des nations. Une victoire qui honore le pays.

Ils n’ont même pas l’âge de voter, ni d’avoir droit aux primes de qualification, ou de victoire, les joueurs de l’équipe nationale cadette de football du Mali ont remporté la Coupe d’Afrique des Nations. Repêchés, les jeunes du coach Baye Bah, on fait preuve d’une véritable rage de vaincre du début à la fin de cette onzième édition de la CAN des moins de 17 ans.  D’ailleurs, lors de cette CAN, la satisfaction générale nouée à leur faveur a commencé dès leur victoire contre la Côte-D’ivoire en match de poule. Ainsi que, l’élimination de la Guinée par eux en demi-finale. Des pays voisins, qui ont récemment ravi la vedette aux nôtres. C’était lors de la CAN, jouée en Guinée Equatoriale.

Il sied de se réjouir réellement de cette victoire, une première en football après près de 55 ans d’indépendance. Car, elle apporte du baume au cœur de tout un peuple assoiffé de sacre.  Ceux qui estiment qu’aucune victoire n’est encore possible pour le Mali peuvent revoir leur copie.

On n’est pas des champions sur le terrain de la sécurité et de la protection du territoire. Mais sur le terrain des Sports, c’est désormais la victoire sur toute la ligne.

Moustapha Diawara

source : Tikan