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Édito : Tais-toi vieille cloche, qui t’a sonnée ?

Nous en avons assez des agissements de la Cour Constitutionnelle du Mali à chaque évènement majeur. C’était le cas le samedi 7 septembre à l’occasion du lancement officiel du mouvement politico-réligieux de l’Imam Mahmoud Dicko. C’est à travers un communiqué de presse que notre vieille cloche a sonné d’elle-même sans être saisie par une quelconque personne, même pas le vent. Elle met en garde dans un communiqué contre la création de partis et mouvements politiques d’obédience islamiste au Mali, tout en nous rappelant les articles qui y font référence dans notre constitution.

 

Les agissements de la vieille cloche sont assez connus des Maliens depuis 2017, sous la présidence de feu Mr Kanouté qui a déploré l’impuissance de ladite cour face à la pratique de l’achat des consciences au cours des élections.

Également en 2013, l’opposition a accusé le pouvoir lors du scrutin présidentiel d’avoir utilisé un système scientifique de fraude. Malgré les nombreuses plaintes avec des preuves à l’appui, rien n’a pratiquement changé dans le résultat final. En 2012, le Mali a connu une triple crise sécuritaire, institutionnelle et humanitaire, dont la résolution a abouti à la signature d’un Accord pour la Paix et la Réconciliation le 15 mai 2015 à Bamako et qui a été obtenue à l’arraché sous la pression de la France et de la Communauté Internationale. Cet accord a été qualifié par la vieille cloche de bon accord malgré qu’il comporte des choses totalement en contradiction avec la constitution malienne de 1992 et les textes de la décentralisation, dans certaines de ses dispositions. Pour l’homme de droit, lorsque l’exécutif désigne ceux qui doivent administrer les collectivités, cela est une violation flagrante de notre constitution. Malgré la saisine de la cour sur ses aspects anticonstitutionnels par les députés de l’Opposition Républicaine, la vielle cloche n’a eu d’autres arguments que de dire que l’Accord rentre dans le cadre de la réconciliation et la paix. Ledit accord malgré sa validation par la Cour Constitutionnelle et sans être soumis au vote de l’Assemblée nationale continue de faire des centaines de victimes civiles et militaires par an. Où sont donc passées la paix et la réconciliation tant vantées par le régime en place dans notre pays ? Ce comportement de notre vielle cloche, participe à la prise en otage de notre démocratie par ses membres désignés à partir des canaux relationnels dont notamment le plaidoyer fait par sa présidente auprès de Madame la présidente pour sa nomination. Ceci explique donc cela.

Que la Cour vise la CMAS ne fait pas de doute puisque le 4 septembre, soit deux jours seulement avant la publication du communiqué, Issa Kaou Djim, coordinateur de la CMAS et porte-parole de l’Imam Dicko, annonçait qu’il s’agit d’imposer une bonne gouvernance qui se fonde sur les valeurs sociétales et religieuses du pays. En tout état de cause, les partisans de l’Imam se disent prêts à en découdre avec la Cour constitutionnelle. Ainsi, lors de la cérémonie de lancement de la CMAS, samedi 7 septembre 2019, ils scandaient : « la Cour constitutionnelle est au service du régime et non du peuple ! » ou encore « ManassaDanioko n’a rien vu d’abord ! ».

Allant dans le sens des partisans de l’Imam, le chercheur Bréhima Mamadou Koné explique : ‘’C’est la politique qui s’est invitée à la mosquée. La ville de Nioro, où réside le leader des musulmans hamalistes, est devenue une plaque tournante des hommes politiques maliens à la recherche de légitimité de la part   du grand chérif. Les acteurs de la majorité aussi bien que ceux de l’opposition ont toujours fait la cour aux leaders religieux pendant les périodes de conquête du pouvoir. Mais dès que le pouvoir est conquis, on met sur la table la question de ka séparation de la politique et de ka religion.

Les pays occidentaux qui nous interdisent de créer des partis politiques à base religieuse n’ont-ils pas des partis chrétiens-démocrates chez eux ? Le christianisme n’est-il plus une religion en occident et depuis quand ? Ces occidentaux ont-ils oublié que leurs partis chrétiens n’ont été créés qu’à la faveur de circonstances obligeantes et nécessaires ?

Notre cour constitutionnelle de vieille cloche n’est-elle pas au courant qu’il y a :

En Europe de l’Ouest, en  Allemagne, la puissante Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU) est l’un des deux grands plus  partis allemands. Elle est relayée en Bavière par l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU).

En Belgique, les démocrates-chrétiens sont représentés par trois grands partis : le Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V) en Flandre, le Centre démocrate humaniste (CDH) en Belgique francophone et le ChristlichSozialePartei (CSP) en Belgique germanophone.

En Espagne, la DemocraciaCristiana, fondée en juillet 1982

En France, le Mouvement républicain populaire (MRP) qui a recueilli presque un tiers des suffrages aux élections de juin 1946, et fut l’un des principaux partis politiques sous la IVe république.

En Italie, le premier grand parti issu du courant chrétien-démocrate est le PartitoPopolare Italiano, actif entre 1919 et 1926.

Au Luxembourg, le Parti populaire chrétien-social  domine la vie politique locale depuis sa création, en 1914.

Aux Pays-Bas, le Parti populaire catholique, bien implanté dans les provinces catholiques du pays, représentait cette tendance, avant de fusionner avec des partis protestants pour former l’Appel chrétien-démocrate (CDA).

La Suisse : Le PDC le Parti démocrate-chrétiencompte parmi ses quatre grands partis.

En Europe centrale et orientale

En Géorgie, l’Union démocrate-chrétienne de Géorgie.

En Roumanie, le Parti national paysan chrétien-démocrate (PNTCD,

En Ukraine, l’Union démocratique et chrétienne

En Amérique du Nord

Au Québec (Canada), on trouve le Parti démocratie chrétienne du Québec.

En Amérique centrale et Caraïbes

Au Costa Rica, le PartidoUnidad Social Cristiana (Parti unité sociale-chrétienne).

À Cuba, le PartidoDemócrata Cristiano de Cuba (Parti démocrate-chrétien de Cuba)

En Amérique du Sud

En Argentine, la tendance démocrate-chrétienne est représentée par le Parti démocrate-chrétien

Au Chili, le Parti démocrate-chrétien du Chili (PDC)

Au Pérou, la mouvance démocrate-chrétienne est représentée par le Parti populaire chrétien

En Afrique

En République démocratique du Congo, la Démocratie chrétienne est un parti politique ; le Parti démocrate et social-chrétien, créé en 1990, est membre de l’IDC.

Au Cameroun, le parti Union pour la Fraternité et la Prospérité (UFP) créé en 2010 par le Dr Olivier BILE est un parti qui se réclame de la mouvance démocrate théiste

En Tunisie : L’Ennada, parti islamique conservateur

En Égypte : Le Parti liberté et justice est animé par les frères musulmans

La vieille cloche est-elle consciente de la situation dans laquelle se trouve notre pays ? Quelle autre force peut-elle apporter le changement si ce n’est les gens de dieu. Nos hommes politiques de la majorité politique ont-ils encore la confiance du peuple ?

La vieille cloche n’a-t-elle pas elle-même un destin forclos désormais ? Comme le dit le philosophe, ‘’il n’y a pas de destin forclos, il y a des responsabilités désertées’’. Alors la vieille cloche n’a-t-elle pas une responsabilité désertée ?

Notre vieille cloche n’a-t-elle pas raté le chemin de l’honneur en essayant à chaque fois de sauver un régime et non le peuple ?

Par conséquent, tais-toi et chut !!

 

La Rédaction

Le Carréfour

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