Il a annoncé, il est parti, il est revenu sans incidence majeur du point de vue diplomatique. C’est un pari gagné aux yeux des partisans du régime mais à quel prix ? Car ne pas aller vaut mieux que de courber l’échine devant des rebelles avec des offres sulfureuses au détriment du denier public. Boubeye a foulé le sol Kidalois, mais des signes écœurants étaient palpables. Le drapeau de l’Azawad et aussi l’absence de militaires maliens pour assurer sa sécurité. Dans son discours bien taillé, le premier ministre, n’a pas évoqué le retour de l’administration et des Forces armées maliennes.
Alors pourquoi le tapage autour de cette visite ? S’il s’agit de rendre visible la souveraineté du Mali sur toute l’étendue du territoire, des ministres sont arrivés à Kidal avant le PM. La plus récente, c’est la visite du ministre de l’énergie et de l’Eau à Kidal. Des investissements à coup de milliards ont été annoncés mais où en est-on ? Rien n’est visible pour le moment. Revenir sur les mêmes promesses, c’est-à-dire ramener les services sociaux de base et les doter de moyens conséquents en vue de faire face à l’urgence sur le terrain ou annoncer des investissements pour le développement de la zone ne sont que de vains mots. Cela n’a pas de valeur.
L’autre fait marquant qui prouve à suffisance que le premier ministre a effectué cette visite à son seul bénéfice, c’est le fait que le compte de la primature a fait un post, au nom de Boubeye, dans lequel les mots ciblent l’ancien premier ministre Moussa Mara. « Nous sommes allés à Kidal, nous sommes revenus, nous n’avons pas tiré un seul coup de fusil, nous n’avons pas enregistré un seul mort. Dans tout politique c’est la finalité qui compte. Soumeylou Boubeye Maiga. Conférence des cadres Djénné’’.
Le passage est synonyme de vengeance. Ce qui confirme que Soumeylou Boubeye Maïga n’est pas allé à Kidal pour le Mali mais à son seul bénéfice. Alors où est la sagesse ? L’heure n’est pas au règlement de compte. Depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir, lui et ses hommes ont fait de ça leur sport favori. Cela n’a jamais payé et la stratégie n’a permis à autre chose que de mettre les Maliens dos à dos.
En Voulant salir Moussa Mara, Boubeye a prouvé au reste du monde qu’il n’y a pas lieu d’espérer sur IBK et le restant de ses hommes.
Et aux internautes de réchauffer l’ancien plat : le gouvernement revient avec ses ‘’débats de caniveaux’’. C’est la honte et l’humiliation. 2018 est loin de portée et il faut cravacher dur encore et toujours.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays