En effet, pour le Maroc, la solution à la crise qui secoue le Nord du Mali depuis des années « ne peut être imposée… le Mali ne peut continuer à être traité comme une arrière-cour privée ou un terrain d’expérimentation.  ». Une pique à l’endroit sûrement de l’Algérie, pays  où se sont  déroulés les pourparlers de paix et de réconciliation au Mali.

Mais, l’enjeu est énorme pour laisser le Maroc régler ses comptes avec son puissant voisin, l’Algérie sur le dos du peuple Malien. Quelle mouche a bien pu piquer le Maroc pour donner des leçons à un pays souverain comme le Mali ?

Avec une telle posture  du Maroc vis-à-vis de cet Accord  jugé équilibré  et  qui est le résultat d’un long processus  de dialogue inclusif, le royaume chérifien prouve à suffisance  sa mauvaise foi, son désintérêt pour la paix,  l’unité et l’intégrité territoriale du Mali mais surtout son soutien aux groupes armés de Kidal.

Cette position du Maroc en plus d’être inamicale, vise surtout à faire du Mali, un pays vassal, ce qui est loin d’être le cas, malgré les difficultés du moment. Quelle est à travers l’espace et les âges, la grande nation qui n’a pas connu ses moments de crise existentielle ?

Le Peuple Malien attend de tous  ses  amis, y compris le Maroc, une attitude   plutôt constructive que de telles sorties qui n’honorent ni leurs auteurs mais surtout ne traduisent pas la sincérité et la fraternité qui devraient caractérisées les relations amicales et de bon voisinage.

Autrement, si le royaume chérifien  veut soutenir à visage découvert, les groupes armés, qu’il avertisse. Cela aura l’avantage de ne plus au moins le compter parmi les pays  amis et frères.

Mais, le Maroc en publiant ce communiqué, poignarde de dos,  un pays ami et frère, qui lui a ouvert  tous les secteurs de son économie (Banque, Télécommunication, Enseignement supérieur,  Santé, Agriculture, Assainissement etc.)

Le Pays du Président Ibrahim Boubacar Keita qui a reçu avec tous les honneurs, le Roi Mohamed VI en février 2014 mérite mieux de la part d’un pays qui se dit ami et frère.

En tout état de cause, le peuple souverain du Mali n’admettra  point de telles ingérences flagrantes contre  ses  intérêts et qui frisent le néocolonialisme.

Idrissa I. MAIGA

source : L’Agora