L’attaque barbare et inacceptable contre des civils dans le cercle de Badiangara, par des groupes armés encore non identifiés, plonge tout le pays dans l’horreur ; l’indignation ; la colère. Des civils calcinés dans un car de transport par un tir d’obus des groupes armés. Voilà l’image de la semaine qui fait le tour des réseaux sociaux et médias et alimente les débats.
Cela a lieu quelques jours après la publicité faite autour de l’acquisition par le gouvernement malien d’hélicoptères de combat et d’autres engins militaires. Que font les hélicoptères sur la base 100 de Sénou à Bamako ? Ne sont-ils pas plus utiles du côté de Sévaré, Ségou et Gao Que Bamako ? Il faut dire que ces derniers temps, les armées dites républicaines et les civils, essuient les tirs des groupes armés qui sévissent désormais partout sur le territoire malien.
La psychose s’installe chez les populations malgré les paroles rassurantes du gouvernement. Jamais, l’insécurité n’a été aussi à son paroxysme. Derrières les beaux discours tenus au sommet de l’Etat, se cache désormais une incapacité des armées nationales, à faire face à l’hydre qui terrorise les populations.
Cette résurgence de l’insécurité intervient au moment où le Mali s’isole de plus en plus sur le plan diplomatique avec à la clé des sanctions qui planent sur sa tête. Si le devoir de tout citoyen, c’est de soutenir ses dirigeants face à l’adversité venant de l’extérieur, il est aussi du devoir et de la responsabilité de tout gouvernement de protéger (efficacement) ses citoyens face à n’importe quelle menace.
Ce n’est pas le cas pour le moment. La multiplicité de ce genre d’horreurs, risque de fragiliser davantage le tissu social ; amener une crise de confiance entre gouvernants et gouvernés et accentuer la crise. La solution, réside dans la solidarité ; l’union entre Maliens. La priorité de la transition doit absolument être orientée vers ces deux éléments. Faire de la réconciliation, un objectif primordial et arrêter avec les règlements de comptes politiques qui ne font que diviser les Maliens. Il y aura un temps pour la (bonne) justice mais pour le moment, il faut œuvrer à ce que tous les Maliens parlent d’une seule voix et s’orientent dans la même direction qu’est la sauvegarde de la patrie.
El Hadj Tiémoko Traoré
Source : Le Pouce