Avec le putsch intervenu le mardi 18 août, l’heure est aux différentes hypothèses pour diriger la Transition.
Bien qu’étant un crime imprescriptible, selon la Constitution malienne (article 121), le coup d’État militaire continue d’être une réalité au Mali. Celui de 2012 n’a servi ni les politiques ni les militaires, qui entendent faire partie de la solution. Si des difficultés objectives font que IBK doit démissionner à la ATT pour faciliter une sortie de crise, aucun militaire ne doit prétendre diriger la Transition.
En effet, nous sommes de ceux qui pensent que les militaires n’ont pas leur place à la tête de l’Etat. Ils sont loin d’être plus compétents que les politiques.
Ils ont une mission classique qu’ils peinent d’ailleurs à assumer. En plus de cette insuffisance, si l’on veut leur ajouter la gestion politique, avec une classe politique peu responsable, ce serait la porte ouverte à l’échec.
Une transition militaire est inacceptable dans un pays, habitué à la démocratie. Le souhaitable, c’est qu’un consensus puisse prévaloir, entre acteurs politiques pour une Transition civile. Sans militaire. Je pense au président de la Cour Constitutionnelle, au président de la Cour Suprême, au Médiateur de la République, entre autres. Tout sauf un militaire, pour le retour à l’ordre constitutionnel normal.
Seulement voilà: on pourrait tolérer l’équipe de HassimiGoita au sein du Gouvernement de Transition qui sera dirigé par un homme politique, au dessus de tout soupçon. Un homme engagé et déterminé, en tenant compte des rapports de force actuels. Là, je pense à ceux qui ont gagné le combat politique relatif à la démission d’IBK, même si elle est intervenue illégalement. De tous les animateurs du M5-RFP, le président du Comité stratégique du M5- RFP, ChoguelMaiga, qui a mené le combat avec force, détermination et courtoisie semble être le meilleur choix, selon notre entendement. Avec toutes les critiques que ce choix pourrait entraîner. Mais cela est une autre question.
Tout sauf un militaire à la tête de la transition et à la Primature, parce que si les militaires dirigent la Transition, le peuple va énormément souffrir: les partenaires financiers, bilatéraux et multilatéraux ( USA, UE, FMI, Banque Mondiale…), suspendront leur coopération jusqu’à l’instauration d’un régime civil.
Nous pensons une fois de plus que les militaires doivent retourner dans leurs casernes pour s’occuper davantage de la défense du territoire.
Wa Salam!
El HadjChahanaTakiou
Source: Journal le 22 Septembre-Mali