Le Mali traverse une période très difficile de son histoire. Il fait non seulement face aux terroristes qui sont acculés cause de la puissance du feu des FAMa, mais il fait également face à la communauté internationale, notamment la CEDEAO et l’UEMOA ainsi que la France et ses alliés. A l’interne, les tensions sont vives. Les Maliens ont du mal à se retrouver autour de l’essentiel, le Mali. Pourtant, les défis sont énormes. Il faut tout mettre en œuvre pour que le pays ne sort pas humilier de ce bras de fer avec la communauté internationale. Cela est l’un des défis. Un autre, c’est de réussir vaille que vaille la refondation promise, le nouveau Mali promis. L’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes dans un délai raisonnable en est un autre aussi.
Mais les défis majeurs, c’est ceux liés à la lutte contre le terrorisme ainsi l’union et la cohésion entre fils et filles du Mali. Les Maliens doivent tout faire pour que d’autres ne les mettent pas les uns contre les autres : parler un même langage, agir comme un seul homme malgré les divergences politiques, religieuses ou ethniques. Seul le Mali doit prévaloir.
En effet, depuis le divorce militaire entre le Mali et la France, les accusations d’exactions contre l’armée maliennes se multiplient. A chaque victoire de l’armée dans la lutte contre l’insécurité, elle est accusée « d’exactions contre des civils ». Accusations toujours démenties par la hiérarchie militaire. La dernière de ces accusations, c’est suite à la neutralisation de 203 terroristes par l’armée malienne à Moura, dans le cercle de Djenné. Pendant que les Maliens criaient à la victoire contre les forces du mal, certaines organisations internationales de défense des droits de l’homme ont, elles, accusé l’armée « d’avoir commis des exactions contre des civils ». Ça fait mal à la communauté citée pour être victime. Pour le cas spécifique de Moura, selon une note qui a circulé sur les réseaux sociaux, des habitants ont démenti l’exaction.
Face à la récurrence de ces accusations, il est important que l’État, en plus des communiqués de démenti, fasse des efforts de sensibilisation sur le terrain. C’est une communauté qui est citée comme victime de ces exactions pour la plupart. Il faut donc aller à la rencontre de ces populations à l’intérieur du pays, leur montrer que l’armée malienne est pluriethnique et n’est pas contre une communauté. Il faut lutter contre l’amalgame aussi. Le terrorisme n’a pas d’ethnie, il n’a pas de religion. Il n’a que la méchanceté, l’horreur de la paix, de la cohésion et du vivre ensemble. Cela doit être compris par tout le monde. La confusion, la division, l’amalgame, ce sont aussi les objectifs du terroriste. On doit comprendre ce piège et l’éviter. Si les Maliens sont unis comme un seul homme, acceptent de se faire confiance et s’engagent tous à se donner la main pour une sortie de crise, on pourrait éviter le piège du diable de la division.
Boureima Guindo