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Édito : « le modèle malien »

Le collège électoral est convoqué le 17 décembre 2017. Trois élections groupées sont prévues, destinées à élire les conseillers municipaux de 59 circonscriptions, les membres des conseils de cercle, les conseillers régionaux, à l’exception de ceux de Ménaka et de Taoudéni,  et les membres du conseil du District de Bamako.

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La décision émane des plus hautes autorités de la République. Le citoyen, légaliste, en  prend acte, et, dans la mesure du possible,  s’apprête à prendre part  au scrutin. Cela n’empêche pas, cependant, que d’expresses observations puissent être formulées quant à la crédibilité des votes qui auront lieu dans les conditions actuelles. Le point de vue point pourrait se justifier par une série de constats.

D’abord, des élections municipales, dans un passé récent, ont été organisées avec la précision : « partout où cela est possible ». Du coup, ce sont 59 circonscriptions qui se sont trouvées exclues de la compétions tandis que les consultations pour la désignation des conseillers de cercle, de région et du District étaient reportées.

Ensuite, le collège électoral a été convoqué pour se prononcer, par voie de référendum, sur une loi portant modification de la Constitution. Face à la désapprobation d’une importante partie de la population, la consultation a été suspendue.

Ces différents constats sont la preuve que les conditions pour réussir des élections crédibles ne sont pas réunies et cela, pour une seule et même cause : l’insécurité. Elle a pu être qualifiée de résiduelle en un certain moment ; actuellement, cela ne fait l’ombre d’un doute, elle est exponentielle. A la date d’aujourd’hui, seuls sont épargnés par les attaques, le District de Bamako, les régions de Kayes et de Sikasso.  Ailleurs, les terroristes se sont manifestés récemment à Ouan, à Tominian et à Dioro, dans la région de Ségou ; à Banamba et à Nara, dans la région de Koulikoro. Des cartes, dressées dans certains pays, placent 15% du territoire national en zone « orange », 85%, en zone « rouge » ; pas une parcelle de zone « verte ».

Or, une élection ne tire sa crédibilité que si elle offre à tous les citoyens les mêmes chances d’exercer leur droit civique, leur droit de vote ; ce qui, à la date d’aujourd’hui, est loin d’être le cas. Organiser des élections dans les conditions qui sont actuellement celles du Mali comporte quatre inconvénients majeurs :

– la reconnaissance, de facto, non de la partition du pays, mais de l’existence, sur le même territoire, de deux pays distincts : le pays sur lequel s’exerce l’autorité de l’Etat et celui sur lequel cette autorité est ouvertement et violemment contestée ;

– l’instauration, par voie de jurisprudence, d’une pratique qui consisterait à exclure du collège électoral une partie des citoyens,

– la frustration que cela ne manquerait pas d’engendrer avec la catégorisation de citoyens privés de droit de vote  et, par voie de conséquence, la contestation de la légalité des élus.

Mais c’est « le modèle malien » : depuis mars 2012, il en est ainsi. L’on ne peut qu’émettre le vœu afin que la situation change.

LA REDACTION

Par Le Sursaut

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