Obama a tout compris. Même s’il rame en Afrique pour prendre une place que la Chine dévore aux États-Unis ; il a exécuté le pas de deux au Kenya et passe deux jours en Éthiopie. Dans ce pays libéré des fascistes italiens par, notamment, la France, la croissance est à 10 % par an. De quoi aiguiser les appétits des féroces capitalistes américains, prêts à oublier que c’est grâce à l’investissement public que ce pays est en tête des programmes d’équipement.

Ces temps-ci, en Afrique, il est né des Barack à la pelle, quand les enfants s’y prénommaient Charles dans les années soixante. La France n’a pas su capitaliser sur une Afrique qui va pourtant donner au monde l’essentiel des locuteurs de la langue de Molière d’ici 30 ans. Libéré de contraintes intérieures, Obama joue l’intérêt américain en traversant l’Atlantique. Il faut dire que les États-Unis y ont été aidés par les pitoyables décisions des successeurs de De Gaulle : chasse et diamants sous Giscard ; politique familiale caricaturée par Papamadit sous Mitterrand… C’est finalement Chirac qui préserva le plus les intérêts français, tout en ouvrant au monde les portes de l’Afrique. Une permanence des réseaux Foccart avec la vision mondiale en prime. Sarkozy, lui, a blessé pour longtemps le continent avec sa vision post-colonialiste qui a heurté les Africains les moins sévères avec l’Europe. Soyons justes, Hollande a sans doute été moins mauvais en Afrique que les autres. Désormais en fin de course personnelle, Obama, lui, se libère. Comme d’autres, il sait que l’avenir de l’humanité passe par l’Afrique.

Il est juste désolant de constater que, là comme ailleurs, la France ne parvient plus à tenir son rang. Les enfants d’Afrique apprennent encore le français à l’école. Mais, pour le business, ils parleront l’anglais ou le mandarin.

source : .courrier-picard.fr