Ce qui est important de noter, cette situation n’arrange ni le Mali ni les pays voisins. Les conséquences se font d’ailleurs sentir partout, au Mali comme dans certains pays voisins dont le Sénégal. Ces conséquences viennent d’être aggravées avec la crise russo-ukrainienne. En plus de la cherté de la vie due à la Covid et aux sanctions de la CEDEAO contre le Mali, d’autres difficultés s’y rajoutent. Ainsi, les difficultés se multiplient alors que le peuple malien est déjà fragilisé par la crise sécuritaire qui l’affecte depuis une décennie. Il lui est donc difficile de supporter d’autres crises supplémentaires. Quant aux pays de la CEDEAO, l’embargo contre le Mali n’est pas sans conséquences sur certains d’entre eux, le Sénégal par exemple. Ce pays frère du Mali souffre énormément depuis le début de l’embargo contre le Mali. Il a perdu, selon des spécialistes, des dizaines de milliards en deux mois. D’ailleurs dans une interview accordée à DW, une chaine allemande, le président Sénégal a indiqué que près de 60% des importations maliennes passent par le port de Dakar. Ce qui voudrait dire que l’embargo sur le Mali joue aussi contre l’économie du Sénégal.
Face à ces difficultés énormes et aux dangers des conséquences de ces sanctions contre les populations, il est impérieux d’avoir un compris rapide entre les autorités maliennes et la CEDEAO pour la levée très prochaine de l’embargo. Ce qui oppose les deux partis, c’est la question d’un calendrier « raisonnable ». Une exigence de la CEDEAO. Les autorités maliennes doivent donc, pour abréger la souffrance des populations, proposer un calendrier bien « raisonnable », mais leur permettant de faire des réformes politiques et institutionnelles nécessaires avant l’organisation d’élections libres et transparentes.
Quant à la CEDEAO, elle doit sortir de sa position radicale. Elle doit songer aux souffrances non seulement des populations maliennes mais aussi de celles des pays voisins à cause de ces sanctions. Elle doit donc comprendre la complexité de la crise malienne et être un peu flexible.
Chacun des deux parties doit faire des efforts, des concessions pour une solution négociée de cette crise. Cette énième mission de Goodluck Jonathan ne doit pas échouer, cela pour l’intérêt de tous.
Boureima Guindo
Source: Le Pays- Mali