La proposition de cinq ans comme durée de la transition a vite soulevé des réactions diverses dans l’opinion malienne et internationale. Au Mali, classe politique et associations expriment leur désaccord vis-à-vis du chronogramme proposé par les autorités de la transition et leurs soutiens. Certaines personnalités se sont aussi exprimées sur le sujet. L’ex Ministre Hamed Sow, dit de son côté que, s’il était Assimi Goita, « j’écrirais dès demain aux Chefs d’Etat de la CEDEAO pour les informer que je retire le chronogramme de 5 ans, comme durée de la Transition. Je chercherais à organiser les élections au plus tard en février 2023. Je m’apprêterais pour une alternative de 6 mois, comme proposée par une partie des Maliens, lors des Assises nationales ». La CMAS de Mahmoud Dicko a, elle aussi, rejeté la proposition. Les groupes armés aussi. Certaines organisations politiques appellent déjà à un rassemblement populaire pacifique pour dire « non ! » aux cinq ans proposés comme durée de la transition. Même dans le camp des soutiens de la transition, certaines voix disent que cinq ans c’est trop pour une transition. En dehors du Mali, des voix se sont également élevées pour critiquer le chronogramme de la junte au pouvoir. Le président Alassane Dramane Ouattara, selon certaines informations, aurait qualifié de « plaisanterie » la proposition de cinq ans comme durée de la transition au Mali. Alors, même si la transition peut compter sur des soutiens indéfectibles, il faudra compter avec une opposition qui ne va certainement pas se laisser faire. Minimiser cette opposition, serait une erreur grossière de la part du colonel Assimi Goita et ses hommes qui doivent prendre ces mécontentements contre la durée de la transition comme un carton jaune. Comme le dit Dr Hamed Sow, ils peuvent encore se ressaisir en retirant la proposition et allant vers une période plus consensuelle. Que Dieu leur donne cette inspiration !
Tièmoko Traoré