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Edito : Attentat de minuit, d’un ‘’apprenti terroriste’’ !

Depuis l’attentat du 7 Mars, la ville de Bamako est sous le choc. Sa population sidérée, mais pas traumatisée. Comme si elle savait que cela devait arriver. Ou plutôt, qu’elle a conscience que les conséquences de cette menace qui planait longtemps sur sa tête ont été moindres.

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On ne doit jamais se réjouir du bilan d’un acte de terrorisme. Sans quoi, il n’est pas exagéré de dire que cet ‘’apprenti’’ terroriste a presque raté son coche. Et ce, pour trois raisons, relatives au temps, au modus operandi et à l’importance de son arsenal.

D’abord, concernant le temps, il faut reconnaître que l’envoyé du ‘’borgne Belmoctar’’ a bien choisi le moment de son action. A savoir, zéro heure passé d’une trentaine de minutes. Quand l’ambiance est à son summum dans un endroit huppé comme la ‘’terrasse’’, où la clientèle locale (les Maliens) n’est pas toujours la première servie. En effet, si réellement, le terroriste concerné était doué et intelligent, au lieu de monter par escalier à deux séries de marche, il avait la latitude de s’engouffrer dans l’une des deux boîtes de nuit en bas (Cotton Club et VIP) pour commettre son crime de façon remarquable avec des conséquences plus fâcheuses. Mais ce jour, Dieu était avec les centaines de clients dans les boites de nuit en bas et la centaine d’autres sur la terrasse, là où le tueur nocturne n’a pu abattre qu’une seule personne, le français Fabien Guyomard et dans la panique Mariam, la malienne qui a sauté le mur pour se tuer en bas de la ‘’Terrasse’’.

Ensuite, le modus operandi. A ce niveau, force est de reconnaître que même si ce bourreau de vendredi soir a voulu agir comme les frères Kouachi au siège de ‘’Charlie-Hebdo’’, la préméditation lui aurait fait défaut. Non seulement, il était seul (facile à abattre), mais aussi le chemin de retour qu’il a emprunté (la petite ruelle) était autant exigüe qu’ambigüe, car ne menant vers aucune issue sérieuse. C’est pourquoi, il a subitement pris la panique en tirant coup sur coup sur un gardien, le véhicule de la police et un coopérant belge.

Enfin, au regard des témoignages et des constats de la police scientifique, tout laisse  croire que ce ‘’djihadiste’’ n’était pas un poseur de bombe, pour preuve, il n’a pu dégoupiller aucune de ses trois grenades offensives. Sinon, il ne serait pas doué en maniement des armes, surtout des grenades. Seulement, l’assimilation d’un drame à un autre est toujours une manière de ne pas analyser spécifiquement ce qui s’est passé, sinon ce ‘’apprenti’’ terroriste n’a pas l’étoffe des frères Kouachi ou Merah de la France. Du coup, sa traque ne devait pas être difficile, si réellement il y avait un dispositif sérieux en place. Son action funeste n’avait qu’un seul but : donner la preuve, encore une fois, que les occidentaux figurent en haut de la ‘’macabre’’ liste des fous de Dieu.

Dans un tel contexte, chacun de nous (dans les lieux de culte, administration, marchés, ou places publiques) doit être un soldat désarmé. Car, nous avons désormais en face un adversaire invisible, certes ennemi des occidentaux, mais tueur de tout le monde. Comme ce pauvre gardien, massacré le vendredi soir, tout simplement par ce qu’il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Face au terrorisme, comme c’est prouvé dans le monde entier, la sécurité publique est trompeuse. Dans un pays pauvre comme le nôtre, seul un appui aux services de renseignement pourra nous permettre d’anticiper des drames humains.

Moustapha Diawara

source : Tikan

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