Non par les armes, mais plutôt sur le plan diplomatique, le Mali a atteint ces ‘’rebelles’’ jusque dans leur dernier retranchement. Qui se plaisaient bien dans les interminables négociations, pourparlers et rounds de dialogue. Surtout dans les hôtels luxueux comme celui d’El Aurassi d’Alger.
Ils avaient toutes les méthodes pour embrumer l’horizon et n’avançaient pas en pas de paralytique, mais plutôt de caméléon. Par le faux discours de la marginalisation de la minorité touareg, ils avaient réussi à conquérir le cœur de certaines puissances occidentales. Au même moment, ils pactisaient, cheminaient et opéraient avec des organisations islamo-terroristes, tendaient la sébile aux bailleurs islamistes des pays du golf. Avec la promesse ferme de faire des régions du nord du Mali, le nouvel émirat du Sahel.
Mais curieusement, le paraphe de l’accord d’Alger est tombé comme un couperet sur la tête de ces protagonistes des mouvements armés, qui ont remis à plus tard leur part de paraphe. Les raisons ne sont pas à rechercher dans des labyrinthes ambivalents. Elles sont simples. Il s’agit de la disposition de cet accord qui donne force à la voix des urnes.
En effet, cet accord du 25 Février en termes de mesures destinées à assurer une meilleure gouvernance a expressément édicté que cela tiendra compte des spécificités locales, dont : « la mise en place d’une architecture institutionnelle fondée sur des Collectivités territoriales dotées d’organes élus au suffrage universel et de pouvoirs étendus ». C’est cette disposition qui signe en réalité la belle mort du MNLA. Car, c’est un secret de polichinelle que le MNLA n’est qu’une organisation créée avec l’agrément délivré par des autorités régionales sous le président ATT. Ses initiateurs, en réalité étaient animés par une démarche mercantile de profiter des gros sous dégagés dans le cadre des programmes de développement enclenchés à travers le PSPSDN et le PIDRK. Malheureusement, entre temps, le leader d’Ançar Dine, Iyad Ag Aghali était en opération de ratissage, de connexion et d’implantation des réseaux djihadistes d’AQMI et autres. Un nouveau vent qui emportera le MNLA.
Une situation qui ne permettra pas à cette nouvelle organisation d’assurer son implantation vigoureuse dans les régions du nord. Surtout qu’elle sera mise en déroute et chassée par la suite, par les djihadistes durant l’occupation.
Il ne dispose donc plus d’arguments électoraux pour acquérir une majorité auprès des populations des trois régions du Nord. Son fort est la connexion avec des mouvements irrédentistes pour faire des escarmouches contre l’Etat du Mali. Ainsi que des déclarations pompeuses à travers des médias étrangers.
Avec ces pourparlers, les représentants de ces mouvements armés, dont le MNLA, avaient estimé que l’accord sera une poule aux œufs d’or. Leur permettant de faire des omelettes, les mains dans les soutiens-gorges et les pieds dans le Whisky.
Mais contre leur attente, cet accord a brisé leur rêve. La gloire ne s’acquiert plus à partir de la couleur du turban, mais des résultats issus des urnes.
Moustapha Diawara