Dans le cadre de la Coopération interuniversitaire entre le Mali et Luxembourg, l’Université des Sciences Sociales et de gestion de Bamako (Ussgb, en collaboration avec l’Université de Luxembourg et (appui techniques et financiers du colloque), sert, du 6 au 7 décembre 2018, un atelier international au Centre d’Energie Solaire (CRES) de Badalabougou, un atelier international sur le développement en Afrique subsaharienne sur le thème : « économie des migrants : analyses et enseignements pour l’Afrique subsaharienne ». L’ouverture des travaux dudit atelier a été présidée par Dr Augustin Poudiougou, représentant le Ministre de l’éducation nationale. A ses côtés le chef de bureau du Ministère des affaires étrangères de l’Ambassade de Luxembourg au Mali, Patrick Fischbach, Pr Arnaud Bourgain, responsable de la coopération interuniversitaire Luxembourg Bamako. Il s’agit pour les chercheurs d’interroger ces différents points de vue et d’établir une corrélation entre migration et développement.
Selon Dr Augustin Poudiougou , il s’agit de penser l’économie des migrations pour l’Afrique. Car, ajoute-t-il, la question de la migration constitue une préoccupation pour tous. «Tout le monde en parle, mais cherche, peut être, à cerner tous les contours de ce phénomène qui fait partie de la vie humaine », a souligné Dr Augustin Poudiougou. C’est donc à juste titre, indique-t-il, que vous (éminents chercheurs), avez décidé d’en faire un objet de réflexion approfondie. Selon lui, il est reconnu sur le plan économique qu’il y a un lien mutuel de cause à effet entre la migration et le développement, pour le pays d’origine comme pour le pays de destination.
Selon le Recteur de l’USSGB, Pr Samba Diallo, il ressort des statistiques qu’en 2017, 258 millions de personnes, soit 3,4% de la population mondiale vivaient hors de leurs pays de naissance. Parmi elles 48% de femmes. « On s’accorde à dire que les causes principales de la migration sont le chômage, la pauvreté, l’injustice sociale, la précarité, etc. C’est dire que la migration est d’une brulante actualité qui interpelle tant les politiques de même que nous qui avons choisi d’en faire l’objet d’un débat scientifique qui, certainement, permettra de cerner davantage le phénomène migratoire qui pose un problème de développement pour le milieu de départ que pour celui de destination. Elle est un mouvement de personnes à l’intérieur d’un pays à travers les frontières est perçue par certain comme facteur de développement, pour d’autres, elle constitue une menace ; d’où les différentes politiques migratoires mises en œuvres soit pour l’encourager, soit pour la contrôler.
Une vingtaine de communications sont prévues durant les deux jours. L’on note les «effets de l’émigration sur la scolarisation des enfants des ménages d’origine au Mali» ; «les migrants ruraux sont-ils discriminés sur le marché du travail urbain au Cameroun ?» «effets de la migration urbaine-rurale sur l’âge à la primo-fécondité des adolescentes au Cameroun» ; «migration chinoise et développement en Afrique subsaharienne : le cas du Cameroun» ; «migration et durée de chômage au Cameroun » ; « décision de migration des ménages ruraux agricoles dans un contexte des effets pervers du changement climatique dans les zones cotonnières du Bénin » ; « chocs climatiques et migrations saisonnières dans la région sahélienne de Tahoua (Niger) : une approche économétrique à partir d’un modèle dichotomique » ; « transferts de fonds des migrants et fragilité en Afrique :une étude à partir des indices désagrégés » ; «les migrants au Mali : quelles protections face aux chocs ?» ; « l’insertion socioprofessionnelle des migrants de retour au Mali : une analyse empirique »
Hadama B. Fofana
Source: Lerepublicainmali