« Plus de 8 cent écoles dont la moitié se trouve dans la région de Mopti restent toujours fermées du fait de l’insécurité » après plus de trois mois de l’ouverture des classes. C’est ce qu’a affirmé, ce matin 06 janvier 2019 à RFI, la représentante de l’UNICEF au Mali. Selon Lucia Elmi, l’organisation des Nations Unies et les autorités scolaires du Mali travaillent pour inverser la tendance. Les mesures envisagées sont entre autres : l’introduction de l’enseignement religieux et coranique dans le système éducatif et le déplacement des élèves touchés dans d’autres localités plus paisibles.
Les solutions sont de deux types, explique Lucia Elmi. Dans l’immédiat, il faut trouver un moyen d’ouvrir le maximum d’écoles possibles sur les 817 qui sont fermées. Cela pourrait passer, selon elle, par le déplacement des enfants déscolarisés dans des zones de paix pour poursuivre leur scolarisation. Comme deuxième solution à long terme, la représentante de l’UNICEF évoque l’intégration de l’enseignement coranique dans le système éducatif classique.
« Nous allons aussi travailler avec chaque communauté pour trouver des solutions locales et pour trouver des passerelles avec les écoles coraniques » explique-t-elle avant d’ajouter qu’ « à partir de l’année prochaine avec le plan décennal de l’éducation, le gouvernement va intégrer l’éducation religieuse et coranique dans le système national ».
Ces différentes mesures sont prises au moment où les enseignants des collectivités s’apprêtent à entamer une grève à partir de ce lundi 07 janvier 2019. En plus de la non satisfaction de leurs doléances, ils dénoncent également la dégradation de la situation sécuritaire surtout dans les régions du centre et du nord du pays.
Toutefois, selon le secrétaire général du syndicat national des enseignants du secondaire de l’État et des collectivités, ces nouvelles mesures proposées par l’UNICEF peuvent être des solutions alternatives à cette insécurité.
« C’est bien d’amener les enfants dans des lieux où les enfants peuvent apprendre dans la tranquillité, dans la quiétude, là où les enseignants aussi seront en mesure de faire leur travail correctement », affirme Sambou Diadié Fofana Secrétaire Général du SYNESEC. Cependant, il regrette que les enseignants font face à des enlèvements. « Tant que la sécurité n’y est pas, il est difficile pour nous de demander à nos collègues d’aller travailler dans ces zones », affirme-t-il.
Signalons que ces mesures interviennent aussi alors que le gouvernement a abandonné le projet d’introduction des cours d’éducation sexuelle complète dans les programmes de l’enseignement fondamental au Mali. Ce projet a fait l’objet d’une grande contestation de la part des populations maliennes
Source: studiotamani