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Ecoles de santé: vers le renforcement de la pratique EDI

La salle de conférence de la Direction générale de l’enseignement supérieur abrite un atelier de dissémination des résultats de l’analyse situationnelle sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) dans les établissements de formation initiale et les structures de santé au Mali, au Niger et au Sénégal et l’élaboration d’une feuille de route nationale et un plan d’action EDI des écoles partenaires du projet C2C dans chacun des pays.

La cérémonie d’ouverture de cet atelier de cinq jours était présidée, hier lundi 22 juillet 2024, par le chef de cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Ahmadou FANE. C’était en présence du président de l’Association des écoles de santé privées (AESP) ; le Dr Sidi Yaya BA ; de la directrice du projet C2C, le Dr Jeanne TESSOUGUÉ ; de plusieurs participants venus de Bamako, Sikasso, Ségou, Koutiala, Gao.

L’objectif de cet atelier est d’élaborer les éléments d’un plan d’action pour la promotion de l’EDI au niveau local (écoles de santé privées) et national ainsi qu’en milieu professionnel de la santé dans les zones et pays d’intervention du projet C2C.

Aussi, il s’agit d’écrire le contexte général de l’EDI en lien avec l’analyse situationnelle réalisée et au-delà dans un contexte global ; d’écrire le contexte politique et juridique relatif à l’égalité des sexes applicables à la gestion des ressources humaines (étude genre HRH) ; présenter et valider les résultats d’interprétation et les recommandations de l’analyse situationnelle EDI ; orienter les participants sur les fondements de l’EDI au niveau scolaire et dans les ressources humaines de santé dans le travail décent.

Aussi, cet atelier est l’occasion de discuter des défis et des opportunités basées sur les discriminations liées à l’EDI et l’inégalité du genre en milieu scolaire et professionnel de la santé ; d’élaborer des plans d’action par école/région partenaire du projet C2C et au niveau national sous le leadership des ministères de l’enseignement supérieur et de la santé ainsi que les associations des écoles privées de santé au Mali, au Niger et au Sénégal pour le renforcement des capacités des ressources humaines durant la formation et dans leur vie professionnelle.

Dans ses mots de bienvenue, le président de l’AESP, le Dr Sidi Yaya BA, a expliqué que l’un des piliers des écoles de santé est la solidarité. Il a informé que toutes les écoles ont des volets inclusifs qui consistent à prendre en charge la formation de certains élèves de façon gratuite.

Selon le Dr BA, au cours de cet atelier il sera question de réfléchir sur comment formaliser cette solidarité.

« Tous les bénéficiaires de cette formation seront des futurs formateurs pour les autres écoles membres », a expliqué le président de l’AESP, avant d’ajouter qu’il est attendu la disponibilité d’un draft de feuille de route et d’un plan d’action pour les écoles bénéficiaires.

La Directrice du projet C2C, le Dr Jeanne TESSOUGUÉ, a expliqué que l’étude réalisée concerne une analyse situationnelle sur les facteurs qui peuvent entraver la pratique de l’équité, la diversité et l’inclusion dans les écoles de santé. C’est-à-dire, comment faire en sorte que tous les maliens aient accès à la formation en santé s’ils ont les critères qu’il faut.

« Par exemple, il ne faut pas que le handicap, les barrières financières ou géographiques soient des freins à la formation », a détaillé le Dr Jeanne TESSOUGUÉ, avant d’ajouter qu’il s’agit de préparer les écoles de santé avec des recommandations.

Elle a informé que pour relever ce défi, l’étude a formulé des recommandations d’ordre institutionnels pour rapprocher les écoles aux populations, pour appuyer les écoles de santé privées, pour la prise en charge des personnes défavorisées, pour faire en sorte que les femmes ne soient pas défavorisées par rapport aux hommes.

Aussi, il est recommandé que les promoteurs d’écoles puissent faire des concessions en adoptant la pratique EDI à travers la relecture des textes de gestion des écoles pour prendre en compte l’équité, la diversité et l’inclusion.

Le chef de cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Ahmadou FANÉ, a témoigné l’engagement des autorités par rapport aux questions relatives à l’équité, la diversité, et l’inclusion sociale dans l’enseignement de façon générale et supérieur en particulier.

« Selon l’organisation mondiale de la santé (oms), il faut 23 professionnels de santé qualifiés pour 10 000 personnes pour fournir les services et soins de santé à une communauté donnée. Force est de constater que notre pays est loin de cette norme car selon les dernières données provenant de la DRH (SI-GRH) en 2019, on compte 6 professionnels de santé qualifiés pour 10 000 habitants. Cela classe le Mali sur la liste des pays en crise en matière de ressources humaines pour la santé (RHS) », a déploré M. FANÉ.

Selon lui, cette pénurie de ressources humaines en santé de notre pays constitue un frein majeur à la mise en œuvre de la politique sanitaire traduite par le PDSS et le PRODESS.

C’est pourquoi soutient-il que l’inclusion de toutes les parties prenantes, surtout celles issues des groupes défavorables, notamment les femmes, les jeunes, les migrants, les allochtones, les déplacés (issus des conflits et construction des infrastructures), les couches ayant des handicaps et les plus pauvres, est indispensable pendant la phase de consultations sociales.

Il s’est dit convaincu qu’une analyse de l’EDI selon le genre aidera à identifier les écarts et les inégalités entre les sexes, qui doivent être comblés pour créer un environnement favorable aux droits de la personne qui est propice à l’apprentissage et au développement d’une main-d’œuvre solide dans le secteur de la santé.

« L’analyse vise à utiliser ce qui sera appris sur les lacunes en matière d’EDI dans les établissements de formation en santé pour inciter les établissements de formation participants à mettre à jours les procédures/textes et élaborer des lignes directrices et/ou des plans d’actions pour l’intégration de l’EDI qui favorisent la mise en œuvre des principes de l’EDI », a expliqué Ahmadou FANÉ.

Selon lui, cette étude aidera également à comprendre comment les étudiants et les enseignants accèderont à des dispositions statutaires en matière de genre et d’EDI et utiliseront les stratégies qui seront développées pour maximiser les bénéfices tirés des capacités améliorées des écoles de santé.

Aussi, dit-il que les résultats de cette étude seront utilisés pour mettre à jour les politiques ou procédures nationales ou développer des plans stratégiques au Mali afin de promouvoir la pratique de l’EDI dans le recrutement et la rétention des étudiants et des enseignants dans les établissements de formation en santé et le recrutement et la rétention du personnel de santé dans les structures de santé.

PAR MODIBO KONÉ

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