Le président de l’association des chauffeurs de l’opération taxi du Mali (ACOT) s’est entretenu avec la presse le lundi dernier dans une famille sise à Kalaban-coura ACI. L’occasion pour lui de non seulement situer les responsabilités sur l’arrêt des véhicules de l’opération taxi mais aussi interpeller les plus hautes autorités.
A l’entame de ses propos, le président de l’association des chauffeurs de l’opération taxi, Sambala Diallo a cité Alou Guissé, président de la coopération des conducteurs et chauffeurs de taxi du Mali(CCTM) et l’ex directeur général de l’ANPE Makan Moussa Sissoko comme responsables de l’échec de l’opération taxi. La faillite de ce projet a mis 568 chefs de familles en chômage et leur a fait perdre des centaines de millions, selon le conférencier.
Dans son explication, Sambala Diallo a précisé le coût total du projet est 5 milliards 200 millions de Francs. Il concerne 568 chauffeurs. Après sa désignation pour conduire l’opération, l’ANPE a, aux dires du conférencier, mis en place la coopérative des conducteurs et chauffeurs de taxi du Mali(CCTM) qui était chargée de la gestion des taxis. Donc, c’est à travers cette coopérative que les chauffeurs devaient verser les 5 milliards 200 millions dans les deux banques concernées (1 milliards pour la BIM et 4 milliards 200 millions pour la BRS, l’actuel Ora bank). Aux dires du président de l’ACOT, il était convenu que chacun des chauffeurs paie 8 millions comme prix du taxi à essence et 12 millions à diesel. « Ils nous ont donné les taxis à essence à 8 millions et à diesel à 12 millions. C’est quand tu paies cette somme que le taxi sera à toi », a-t-il précisé. Il affirme que, dans leur volonté de travailler, les chauffeurs avaient ouvert un compte individuel à la BIM et à la BRS de 10 000 à 25 000f.
Le conférencier affirme que tout allait bien jusqu’à 6 mois. Les chauffeurs payaient normalement leurs recettes journalières qui étaient de 8000 f pour les taxis à essence et 11000 pour ceux à diesel. Là aussi, dit-il, Alou Guissé a augmenté de 2000 f le prix de ces recettes journalières pour son intérêt sordide. « Dans le contrat, il a été dit que c’est la coopérative qui va se charger de la réparation des taxis et Demba Yatassaye était le concessionnaire », a précisé Sambala Diallo. « 800 millions ont été mis à la disposition de l’ANPE pour la circonstance », a-t-il ajouté. Il avance que les chauffeurs n’avaient aucun problème lorsque l’entretien des taxis était assuré par Demba Yatassaye. Mais, selon lui, pour encore bien s’enrichir sur le dos de ses collègues chauffeurs, le président de la coopérative Alou Guissé a, en complicité avec l’ex DG de l’ANPE Makan Moussa Sissoko, créé un garage parallèle où il n’y avait même pas de matériels. C’est la création de ce garage qui est à la base de l’arrêt de tous les taxis de l’opération car ils n’étaient plus entretenus.
Après avoir contribué à la faillite du projet, Alou Guissé a ordonné aux deux banques de fermer les comptes individuels que les chauffeurs ont créés et par lesquels ils paient leurs recettes au profit du compte collectif. L’ex DG de l’ANPE Makan Moussa Sissoko est aussi complice de la fermeture de ces comptes aux yeux des chauffeurs.
Makan Moussa Sissoko paie 50 millions pour défendre l’ANPE contre la BIM
Selon le conférencier, les chauffeurs versent régulièrement leurs recettes mais la CCTM ne payait pas la BIM .Chose qui a poussé la banque à porter plainte contre l’ANPE. « Le DG de l’ANPE à l’époque Makan Moussa Sissoko a donné 50 millions à un avocat pour se défendre », a affirmé le président de l’ACOT. Aux dires de M. Diallo, malgré cette somme colossale donnée à l’avocat, l’ANPE a perdu. C’est l’Etat malien qui paie actuellement les 1 milliards de la BIM.
De nos jours, le conférencier affirme qu’aucun de ces taxis ne circule. Tous ont été vendus par Alou Guissé et ses complices. Les plaintes ont été déposées contre lui au pôle économique mais la suite n’est jusqu’à présent pas connue.
Pour l’association des chauffeurs de l’opération taxi, l’affaire a atteint le plus haut niveau et il faut l’intervention du président de la république. « Nous réclamons notre droit parce que quand on arrêtait les taxis, certains d’entre nous avaient payé 4 millions et d’autres ont payé plus de 7 millions sur les 8 », a-t-il déclaré.
Boureima Guindo
Source: Le Pays-Mali