Kidal, dans le nord du Mali. Un an et demi après sa déroute, l’armée malienne vient de faire son retour en ville. Environ 150 hommes sont entrés dans le camp numéro 1 situé à l’est de la ville. En parallèle, le cantonnement des combattants du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) est en cours. Près de 1 000 hommes, d’après l’un des membres de la commission mixte, se sont installés dans trois camps. Tout se déroulait bien avant que ne se produisent des échauffourées devant le camp où l’armée régulière est arrivée. Deux groupes d’habitants, les pro-Mali et les pro-Azawad se sont confrontés.
Dès l’annonce de l’arrivée des 150 soldats de l’armée régulière, une foule compacte s’est massée autour du camp 1. Le face-à-face entre pro-Mali – satisfaits du retour de l’armée – et les pro-Azawad, n’a pas dégénéré.
« C’est un grand attroupement de femmes, de jeunes, qui brandissent des drapeaux maliens par ci, des drapeaux de l’Azawad de l’autre côté, témoigne Tita Bacrene, conseiller pédagogique de Kidal, qui se trouvait devant le camp. Donc, il y a énormément de tapages et de bruits. »
« L’armée malienne rime avec de mauvais souvenirs »
Des cadres du MNLA, notamment Mossa Ag Achartmane, sont ensuite venus calmer leurs militants. Si les leaders des groupes du Nord demandent le respect de l’accord de Ouagadougou, ils reconnaissent aussi que le retour de l’armée est très complexe.
« Nous appelons nos militant et la population à rester à part, explique Mossa Ag Achartmane. Nous partageons les mêmes préoccupations. Le retour de l’armée malienne pose un véritable problème chez nous dans l’Azawad, parce que l’armée malienne rime avec de mauvais souvenirs auprès de nos populations. »
« Nous ne partons pas à Kidal pour créer des problèmes »
Au sein de l’armée, ce retour à Kidal n’est pas fêté en triomphe. Il a été demandé aux soldats de faire profil bas.
« Pour nous, il ne s’agit pas d’aller faire la chasse aux sorcières, insiste le porte-parole des forces maliennes, le lieutenant-colonel Souleymane Maïga. Nous ne partons pas à Kidal pour créer des problèmes. Nous partons pour assurer la paix et la sécurité. »
L’armée indique que le contingent affecté à Kidal sera renforcé rapidement pour couvrir l’ensemble de la zone. Les militants du MNLA, qui craignent des exactions de l’armée, ont promis de nouvelles manifestations.
Par RFI