Le ministre de l’Economie et des finances, Alousséni Sanou a présidé, le jeudi 9 mars 2023, dans la salle Balla Moussa Kéïta du Centre internationale des conférences de Bamako (CICB), la rencontre d’échanges entre les principaux acteurs de la chaîne des dépenses publiques.
Dans son discours d’ouverture, il a remercié les différents participants pour avoir accepté de participer à la 2e Rencontre d’échanges entre les principaux acteurs de la chaîne des dépenses publiques, après celle de 2021. Et d’ajouter que leur présence, malgré leur agenda chargé, témoigne de leur engagement en faveur d’une gestion efficace des dépenses publiques. A ses dires, l’année 2022 a été particulièrement difficile pour le Mali en raison de diverses crises notamment la crise sécuritaire, la Covid-19, la crise russo-ukrainienne et de l’embargo économique et financier imposé par la Cédéao et l’Uémoa à notre pays. Selon lui, en matière de gestion des finances publiques, ces chocs se sont traduits par la baisse des recettes fiscales, la hausse des dépenses d’intervention pour atténuer les effets de l’inflation induit et l’accès difficile au financement. Au même moment, poursuivra-t-il, l’Etat devait continuer à faire face aux indispensables et vitales dépenses de défense et de sécurité. “Ce sont là autant de défis à relever à travers, entre autres, une bonne gestion de nos finances publiques. Cet objectif nous a conduit à adopter une politique budgétaire très restrictive à travers des mesures de régulation très rudes telles que le gel et l’annulation d’une partie des crédits budgétaires”, a-t-il ajouté. Il a saisi l’occasion pour remercier les différents acteurs pour leur accompagnement et leur bonne attitude face à ces mesures de régulation budgétaire, toute chose qui a permis de maîtriser le déficit du budget 2022 à 4,9 % contre une prévision de 5,2 % du PIB. “La conjugaison des crises (sécuritaire, sanitaire et économique) a imprimé un rythme d’accroissement constant aux dépenses publiques à un moment où l’Aide publique au développement est arrêtée et où les capacités d’endettement sont de plus en plus limitées”, a laissé entendre le ministre de l’Economie et des Finances.
En effet, dira-t-il, depuis août 2020, les appuis budgétaires sont suspendus et l’endettement public érode de plus en plus l’équilibre budgétaire. Dans ce contexte, et plus que jamais, la rationalisation et l’efficacité des dépenses publiques demeurent la seule alternative. Ainsi, il a laissé entendre que cet atelier d’échanges entre les acteurs de la chaîne des dépenses publiques, que nous avons institué depuis deux ans, constitue un forum d’échange et de dialogue autour des mesures, des règles et des comportements visant l’efficacité et l’efficience des dépenses dans un contexte de rareté des ressources.
A l’en croire, les dépenses publiques servent de catalyseur à la promotion de l’investissement privé et à la croissance. Avant d’inviter les participants à un débat franc et de haut niveau autour des thèmes suivants : contraintes de la gestion des finances publiques ; moralisation du coût des acquisitions de biens et des prestations de services ; cartographie des infractions aux règles d’exécution des dépenses publiques et leur manifestation ; promotion de la production nationale et de l’outil national de production à travers la commande publique. “Ces thèmes nous interpellent tous, en tant qu’acteurs de la chaîne des dépenses publiques, à une prise de conscience et de responsabilité dans la bonne mise en œuvre du budget afin d’atteindre efficacement les objectifs des politiques publiques. Les responsables du budget, des marchés publics, du contrôle financier et les directions des finances et matériels sont plus que jamais interpellés pour assurer une bonne rationalisation, une efficience (en termes de délai, de coût et de pertinence) et une moralisation des dépenses publiques”, a fait savoir le ministre Sanou.
Pour finir, il dira que la bonne gouvernance exige de tous et de chacun un comportement responsable au quotidien dans l’application stricte des textes règlementaires face aux biens publics.
Boubacar Païtao
Source: Aujourd’hui-Mali