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Ebola : Ce que les Maliens doivent savoir

Dans son rapport de suivi d’hier 12 novembre 2014, où elle annonce 5160 décès pour 14098 cas d’infection principalement survenus en Afrique de l’Ouest, l’Oms révèle ce que le public malien ne savait pas : à savoir que par rapport au terrible fléau, le Mali en est à son quatrième cas de décès et autant de cas d’infection confirmés et probables. Jusqu’à lundi, seul le décès de la fillette de Kayes était publiquement annoncé par nos autorités. Mardi 11 novembre, le ministère de la Santé a reconnu que l’infirmier mort dans une clinique de la place depuis sous quarantaine avec plusieurs dizaines de personnes était décédé des suites de la fièvre Ebola.

adam thiam

L’hôte bamakois du défunt imam est mort
Le Directeur de ladite clinique s’exprimant sur une radio étrangère déclarera  que cet infirmier avait été contaminé à son tour par un malade venu de la ville de Kourémalé Guinée décédé le 27 octobre dernier.

Selon le rapport de suivi d’une autorité sanitaire, cet homme âgé de 70 ans et imam de Kouremalé côté guinéen est tombé malade vers le 17 octobre dernier dans cette ville. Son  fils  le conduira dans deux cliniques, l’une en Guinée, l’autre à la frontière côté malien avant d’échoir à la clinique Pasteur de Bamako où le patient rend l’âme le lendemain de son arrivée. Dans la voiture  qui  conduit l’imam  à Bamako, il y a son  fils de 36 ans, ses deux épouses de 50 et 40 ans ainsi que son frère cadet  de 40 ans. Le lavage mortuaire est effectué dans une mosquée du quartier populaire de Djikoroni sous les auspices de l’hôte bamakois de l’Imam.

Le religieux est transporté et inhumé dans sa ville de Kourémalé dans des conditions non sécurisées, précise ledit rapport de suivi. Depuis les deux épouses du défunt imam, son cadet et son fils qui l’ont accompagné à Bamako sont tous confirmés atteints d’ebola et internés en Guinée où à 25 ans, la fille aînée  de l’imam meurt de la terrible maladie le 10 novembre dernier. Le lendemain, c’est l’hôte bamakois de l’imam qui décède.  Le rapport de suivi précise que le défunt imam avait subi des examens cliniques pendant son séjour à Bamako.

A-t-il testé positif au virus Ebola ? La clinique Pasteur le savait-elle ? Quand a-t-elle su, comme l’a affirmé son directeur, que l’infirmier décédé mardi avait été contaminé par l’imam ? L’institution sanitaire a-t-elle cherché à cacher l’existence de cas d’Ebola en son sein ? Dans les pays où l’imputabilité est de mise, une enquête serait ouverte pour voir plus clair dans toutes ces questions.

La riposte de l’Etat malien et de ses partenaires.
L’enterrement sécurisé de l’infirmier décédé mardi a été organisé mercredi par les services du Ministère de la Santé. Vingt huit contacts du malheureux défunt ont été identifiés pour être mis sous surveillance, selon le rapport de suivi de l’épidémie au Mali. Hier mercredi, ce rapport annonçait un cas suspect et un cas d’infection confirmé en République du Mali. Quant à  la clinique Pasteur elle-même sera mise sous quarantaine pendant 21 jours.

Pendant ce temps, à Kayes, il a été procédé à la levée de suivi de 12 personnes sur 79 en observation en rapport avec le cas de la fillette décédée en octobre dernier. A Bamako, quatre levées de suivi sont rapportées. Le rapport insiste enfin sur la mise en place rapide d’un Pc opérationnel d’urgence, d’un centre de tri à l’entrée des formations sanitaires privées ainsi que de centres de prises en charge dans les autres régions.

Adam Thiam

Source: Lerepublicainmali

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