Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP, dépêché au Ghana par le Président de la Transition, a remis ce vendredi les propositions des autorités sur le nouveau délai de la transition et la tenue des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. Selon ce nouvel agenda, la transition est prorogée jusqu’en 2026.
Le chef de la diplomatie, accompagné des hautes personnalités de l’organisation des Assises nationales de la refondation sanctionnées par de nombreuses recommandations, s’était rendu le vendredi à Accra, le lendemain de la clôture des ANR qui devraient fixer la durée de la transition et poser le jalon d’un nouveau Mali.
Dans la capitale ghanéenne, la mission a été reçue par le président en exercice de la CEDEAO, Nana Akufo ADDO, à qui elle a remis le nouvel agenda de la transition sur la durée et la tenue des élections. Selon ce chronogramme, le gouvernement a proposé à la CEDEAO une durée de 5 ans, le délai maximum fixé par les ANR.
En effet, les Assises nationales de la refondation n’ont pas tranché la question de la durée de la transition, elles se sont limitées à donner la période indicative (6 mois minimum) et (5 ans maximum).
Cette décision compromet le 1er agenda qui fixait la fin de la transition en février prochain avec l’organisation des élections présidentielle et législative pour un retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat du 18 août 2020 contre le régime du président Ibrahim Boubacar KEITA.
« C’est une période de cinq ans qui a été retenue. Nous espérons qu’en retour, la Cédéao pourra engager des discussions techniques avec nous pour voir dans quelle mesure nous pourrons avancer vers une solution consensuelle et l’adoption d’un chronogramme qui puisse consacrer le retour de notre pays à l’ordre constitutionnel », a confié le ministre des Affaires étrangère à la télévision nationale à sa sortie d’audience avec le président ghanéen.
La durée des 5 ans décidée par le gouvernement s’explique par la nécessité du temps pour assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire national avant d’aller à des élections en vue de réunir les meilleures conditions d’élections libres, transparentes, crédibles et acceptables par tous.
Goodluck JONATHAN attendu ce mercredi à Bamako
En plus de la durée de la transition, dans une note attribuée au gouvernement, les autorités de la transition ont également dévoilé le chronogramme des prochaines élections. A en croire cette note, la révision constitutionnelle est programmée en décembre 2023 et sera suivie en juin 2024 des élections communales.
En mai 2025, ce sera les élections législatives et sénatoriales et la présidentielle se tiendra en Janvier 2026 pour parachever le processus électoral en vue du retour à l’ordre constitutionnel.
La balle est dans le camp de la CEDEAO qui doit se réunir le 9 janvier sur la situation dans notre pays avec à l’ordre du jour la crise politique en toile de fond la tenue des élections présidentielle et législative, selon un communiqué de l’organisation rendu public le samedi. Dans ce document, la CEDEAO dit avoir pris note de la communication du projet de chronogramme du gouvernement sur les élections.
En attendant ce sommet, le Médiateur de la CEDEAO sur la crise malienne, Goodluck JONATHAN, est attendu le mercredi 5 janvier à Bamako dans le cadre de l’évaluation de la mise en œuvre de la transition dont l’échéance initiale est fixée en février prochain. Mais plusieurs observateurs estiment que ce délai est quasi impossible à tenir parce que les préalables pour la tenue des élections ne sont pas réunis.
Furieuse contre la lenteur du processus du retour à l’ordre constitutionnel, l’organisation sous régionale brandit des sanctions économiques contre notre pays, en plus des mesures individuelles contre les autorités de la transition.
Par Sikou BAH
Source : Info-Matin