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Droits de l’Homme : Que reste-t-il de l’esprit du Mandé ?

La charte de Kouroukan-Fouga ou charte du Mandé est un ensemble de règles juridiques proclamées en 1236 par Soundiata Keita, l’empereur du Mandé. La charte fut la constitution de l’empire mandingue, encore appelé empire du Mali. Classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2009, cette charte, au-delà de son statut culturel, est devenue une véritable valeur juridique, dont certains pays  se sont inspirés.

 

Selon Mohamed Touré, enseignant-chercheur en droit public, l’esprit de la charte du Mandé demeure jusqu’à présent. La charte de Kouroukan-Fouga évoque la paix, la dévolution et la stabilité, afin que les gens puissent vivre en harmonie dans la société. Il explique que  la philosophie et le mobile politique de cette charte sont aussi les objectifs recherchés actuellement par les instruments juridiques nationaux et internationaux de protection des droits de l’Homme. « La formulation actuelle des droits de l’Homme n’est que le prolongement des spéculations de la charte de  Kouroukan-Fouga de 1235 – 1236 », déclare M. Touré, avant de préciser toutefois qu’il y a des parties de la charte qui ne collent pas aujourd’hui à la formulation actuelle des droits de l’Homme. Comme le rôle de la femme, qui actuellement est beaucoup plus avancé. Mais il y a certains points qui sont maintenus. Comme par exemple le respect d’un certain nombre de règles pour prétendre au pouvoir, ce qui est  également prévu dans la Constitution et la  loi électorale en République du Mali.

Une pensée politique universelle

Fabou Camara, Président de l’Académie des sciences du N’ko, explique que la charte de Kouroukan-Fouga est le résultat de 40 jours d’échanges et de réflexion dont sont inspirés nos assemblées et sénats, dont le service militaire obligatoire que l’on voit aujourd’hui dans plusieurs pays développés. Elle est constituée 136 articles que certains ont regroupé en 44. Selon lui, l’objectif de la charte était d’abolir l’esclavage, d’apporter la paix et la cohésion dans la société et de préserver la vie humaine. De son point de vue, avant, dans le Mandé, il y avait des coutumes dans lesquelles la vie humaine était sacrifiée pour les fétiches et c’est la charte qui a mis fin à cela. Il trouve que l’esprit réel de la charte n’existe de nos jours que dans certaines zones du Mandé. « Dans la capitale, c’est une toute autre réalité, rares sont les enfants qui connaissent la charte de Kouroukan-Fouga », déplore M. Camara.

Maryam Camara

Source : Journal du Mali

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