Bamako, la capitale du Mali croule sous les déchets et offre un spectacle cauchemardesque surtout en cette période pluvieuse : des rues jonchées d’objets de toutes sortes – dont les inévitables sachets plastiques- de toutes les couleurs, de toutes les senteurs. Un véritable scandale environnemental.
‘’Maliens –là sont forts dè ! Ils ont produit ordures jusqu’à….hauteur de maisons’’. Cet habitant des abords de la lagune Ebrié, marqué par l’ampleur de l’insalubrité lors de son récent passage à Bamako. Faut-il lui en vouloir pour son quolibet ? Non, car il ya de quoi. On ne peut ne pas les voir, même sans les regarder. Même les yeux fermés !
Elles sont là, dans toutes les communes, tous les quartiers…des ordures amoncelées ou éparpillées à perte de vue. Des rues devenues des dépotoirs improvisés où l’on peine souvent à se frayer son chemin. Et puis, ces odeurs pestilentielles qui vous agressent les narines et vous donnent tout de suite envie de rendre…
Responsabilité partagée
La population de Bamako, estimée à plus de 3 millions d’âmes, détiendrait-elle le sinistre record de production de déchets solides et liquides et nauséabonds ? «Nous produisons – hélas !- en quantité et surtout dans le désordre !» reconnaît un habitant de la Cité des trois caïmans. Comme s’il était conscient que la responsabilité de ce drame écologique est à partager.
En effet, ces déchets solides et liquides interpellent tout le monde : gouvernants et gouvernés. Nul ne saurait donc se faire passer pour une simple victime et indexer les autorités locales et étatiques. Si les ordures bamakoises mettent en relief faiblesse de l’Etat et la forfaiture des responsables publics, élus ou nommés, elle pose cruellement la question de l’éducation à la citoyenneté. Un défi apparemment impossible à relever sous les tropiques maliens. En attendant que les uns et les autres s’assument et jouent leurs partitions, les infrastructures continueront de refuser du monde.
Drissa Togola
Le Challenger