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Dr ZUFO ALEXIS DEMBELE, DOYEN DE L’UFR JOURNALISME ET COMMUNICATION A L’UCAO UUBA « Le Fespaco est une école pour l’UCAO-UUba »

Reconnue pour la qualité de ses formations, l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest à Bamako a toujours  porté un  intérêt ardent  pour que ses étudiants allient la théorie à la pratique.

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C’est dans ce cadre que l’UFR (Unité de formation et de Recherche) de Journalisme & Communication multiplie les initiatives dont la participation de ses étudiants au Fespaco, grand évènement culturel. Approché par nos soins, Dr Alexis Dembélé, prêtre- journaliste et doyen de ce département, nous explique l’objectif de la participation des étudiants à la 25e édition du Fespaco et les enseignements à en tirer.

Les Echos : Qu’est-ce qui a motivé votre participation au Fespaco 2017 ?

  en 2013, 2015 et cette fois-ci encore en 2017. Tout comme il y a des cours assis, nous considérons cette activité comme un « cours debout ». Car elle permet de mettre en pratique certains aspects des cours théoriques reçus en classe tel que les genres rédactionnels (interview, reportage, etc.), le multimédia, la photo, les prises de vue ou du son, etc. sont illustrés par la pratique. Pour ce faire, nous sommes organisés. N’oublions pas que la filière Journalisme & Communication est essentiellement professionnelle (Licence, Master). On peut estimer que participer à un événement culturel  de cette taille permet aux étudiants de s’exercer. Il donne l’occasion de découvrir le monde du septième art, d’approcher des références en la matière : acteurs, réalisateurs, promoteurs, etc.

Les Echos : Comment-vous êtes-vous organisés alors ?

A.D. : Cette année, notre délégation était composée de quarante étudiant-e-s et étudiantes et de trois accompagnateurs.

Le premier aspect de l’organisation concerne le travail à faire au Fespaco. Les résultats sont notés et entrent en ligne de compte pour le semestre en cours. Les étudiant-e-s ont été repartis en quatre équipes : un groupe pour les réseaux sociaux afin d’alimenter en temps réel le compte fb et twitter de l’UUBa ; un autre est consacré à la presse pour un numéro spécial de UUBaNews notre magazine interne ; le troisième s’occupe de la télévision et doit produire un magazine de 26 minutes ; idem pour la quatrième qui concerne la radio. Quant au second aspect de l’organisation, il a trait au voyage et au séjour sur place et concerne la levée des fonds, le moyen de transport, la restauration, l’hébergement, les programmes, la santé, la logistique, etc. ; les étudiants y travaillent par comité et chacun doit y mettre du sien et se rendre efficace pour la bonne marche de l’ensemble.

Les Echos : Au Fespaco, vos étudiants apportent des films pour compétir ?

 A.D. : Depuis quelques éditions, il y a une ligne de compétition qui est destinée aux écoles mais particulièrement aux écoles de cinéma. Nous,  nous ne sommes pas une école de cinéma. Nous étudions la communication et journalisme. Même s’il est vrai que le long du cursus en licence, il existe dans le programme cours de multimédia dont la particularité initie à de nombreux métiers du cinéma : le son, la prise de vue, le montage, l’écriture de scénario, etc. Chaque année, les étudiants produisent ainsi à titre d’exercice 5 à 6 films. Toutefois, jusqu’à présent nous ne sommes pas encore  entrés en compétition au Fespaco. Cela ne saurait tarder. Le jeu en vaut la chandelle.

Les Echos : Pourquoi poussez-vous vos étudiants à s’intéresser au domaine de la réalisation des films en particulier et du cinéma en général ?

 A.D. : Je le redis encore, le département de Journalisme et Communication au sein de l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest à Bamako est entièrement professionnel. Donc, soucieux de déboucher sur des métiers maîtrisés. D’abord, le cinéma contient un panel énorme de spécialités. Lorsque vous êtes dans votre salon en train de regarder un film, vous ne vous rendez pas toujours compte du nombre et de la diversité des métiers qui vous offre ce produit fini : le réalisateur, le preneur d’image et de son, le monteur, les acteurs, le producteur, le créateur de l’histoire. Et j’en passe. Il y a une deuxième motivation : avec le cinéma, nous sommes dans le domaine de la culture. Voyez ce que les Américains ont pu répandre dans le monde avec Hollywood, l’Inde avec Boollywood, le grand Nigeria avec Noolywood. Et qui fait que ces pays sont connus, leur danse et leurs pratiques alimentaires ou vestimentaires mieux perçus dans les moindres recoins du globe. C’est donc – avant la toile – un espace de dialogue, de compréhension mutuelle, d’échanges. Enfin, j’estime le domaine, en plus d’avoir ses métiers et d’être un espace de rencontres, il lui faut des « décodeurs » que peuvent être les journalistes culturels. Et cela s’apprend. Si l’école peut y aider, c’est ce que nous voulons pour nos étudiants. Dans un proche avenir, nous envisageons la création d’un Master dédié à l’ingénierie culturelle dont les branches couvriraient le cinéma, la danse, les réseaux sociaux, le chant, etc. En participant au Fespaco, nous pensons que les étudiants ont une opportunité formidable pour être sensibilisés à ces problèmes-solutions. Ils rencontrent beaucoup de monde et peuvent échanger avec les acteurs du domaine. C’est ce qui est surtout recherché.

Les Echos : Avez-vous eu des soutiens pour votre participation au Fespaco ?

  A.D. : Pour les soutiens, je dirais que peut-être nous  n’avons pas encore trouvé la bonne manière de communiquer là-dessus. Mais il faut que les lecteurs sachent que l’organisation nous coûte : transport, restauration, hébergement, santé, etc. Les étudiants mettent de leur part, l’administration de l’UUBa aussi. Mais cela ne suffit pas toujours à équilibrer le budget. C’est à ce moment que nous sollicitons nos professeurs, d’autres étudiants, des entreprises, des personnes de bonne volonté en faisant valoir qu’un tel voyage d’études est bon pour les études. C’est l’occasion de lancer un appel à tout un chacun et surtout à ceux qui se soucient du monde de l’éducation que l’avenir se prépare aujourd’hui. Y a-t-il des entreprises ou des administrations qui voudraient recevoir un bardé de diplômes qui ne sache assumer la moindre tâche ? Notre cursus veut qu’en même temps qu’il y a des cours assis, il faut aussi des cours debout. Il faut que l’université se rapproche de l’entreprise et vis-versa. Cela coûte bien sûr. En se donnant la main, cela devrait aller.

Les Echos : Quel a été l’élément central qui a intéressé les étudiants cette année ?

 A.D. : La qualité et l’abondance des films en une semaine. Les étudiants ont beaucoup apprécié de voir des films africains dans des salles vraiment confortables. Et puis, être si proche ou converser avec certaines stars qu’on ne connaissait qu’à travers son écran de télé, ce n’est pas rien. Pour l’étalon du Yennega, le premier prix, chacun voit midi à sa porte. C’est normal. Rwandais, Ivoiriens, Marocains, Sénégalais, Burkinabé ou Maliens, ont respecté le verdict des différents jurys.

Les Echos : Avez-vous un appel à lancer ?

 A.D. : Je lance un appel à au monde de l’éducation et des entreprises. Nous devons nous donner la main pour que l’apprentissage soit un exercice continu et non une espèce de rattrapage lorsqu’on perdu ou n’a pas eu d’espoir. Cela est terrible pour la jeunesse et les familles. Pire pour des pays en développement. Bien entendu, il nous faut des chercheurs, des éclaireurs. Donc, des personnes qui y consacrent le clair de leur temps. Si nos pays s’efforcent de faire le bon dosage en la matière, le chômage dont souffrent tant de « vieux diplômés » ne sera plus qu’un pâle souvenir.

Propos recueillis par

Ibrahima Ndiaye

 

Source: lesechos

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