«Le parti SADI exige que la France présente ses excuses publiques aux familles des défunts, et à tout le peuple malien »
Les frappes aériennes ayant fait des morts à Bounti dans le cercle de Douentza étaient au centre d’une conférence de presse hier, lundi 18 janvier 2021, au siège du Parti Solidarité Africaine pour la Solidarité et l’Indépendance (SADI). Elle était principalement animée par le président du parti, Dr Oumar Mariko, la secrétaire en charge des questions de droit, Me Mariam Diawara, le secrétaire administratif, M. Nouhoum Keïta, le secrétaire politique, M. Babarou Bocoun.
Selon les conférenciers, le Parti SADI a invité à son siège les représentants, les parents de victimes des localités de Bounti et de Douentza pour échanger sur l’ampleur de la tragédie qui a frappé le village de Bounti, au pied de la Falaise, au Nord-Ouest de Douentza, le dimanche 03 Janvier 2021 entre 14H30 et 15 Heures, suite à des frappes d’une rare violence de l’armée française ayant visé des populations qui célébraient un mariage. Ils ont précisé qu’ « à l’issue de nombreuses séances d’écoute, de recoupements et de la confrontation de différentes versions, auxquelles s’ajoute un faisceau de preuves irréfutables du lieu d’intervention de l’armée française, le Parti SADI déclare sans ambages que l’armée française a commis une tragique bavure qui a coûté la vie à de nombreux innocents et décimé partiellement une lignée familiale ». Il ressort des explications des conférenciers qu’ « il ne s’agissait nullement de Groupes Armés Terroristes, mais d’un rassemblement festif pour célébrer un mariage ».
Selon Dr Oumar Mariko et ses compagnons du parti SADI, « vouloir occulter cette réalité et conclure à la présence de Groupes Armés Terroristes pour justifier une quelconque frappe de l’armée française, est une insulte à l’intelligence collective de notre peuple profondément attristé par cette tragédie. « La version que l’armée française tente de nous faire avaler ressemble à une fable. Elle n’est ni crédible, ni acceptable. Parce que dans sa version, elle soutient que les observations qui ont précédées la frappe ont établi qu’il s’agissait de Groupes Armés Terroristes. Alors des questions méritent d’être posées : Quels sont les éléments qui l’ont conduite à identifier formellement ces Groupes terroristes ? Des armes ont-elles été repérées ? Quelle est la nature de ces armes ? Les mouvements observés étaient-ils ceux des GAT? Par ailleurs, l’armée française soutient n’avoir effectué qu’une seule frappe. Pourtant, ce sont deux Mirages 2000 basés à Niamey qui ont largué trois bombes. Ce qui confirme les témoignages recueillis qui parlent de deux frappes : une première qui a fait 16 morts et une seconde qui a fait 3 blessés qui succomberont au cours de leur évacuation (01 est mort avant d’atteindre le Centre de santé, le second meurt au dispensaire, le 3ème, évacué à bord d’une ambulance vers Sevaré a été intercepté à un barrage tenu par la milice donso. Le blessé fut extrait et exécuté). Ces mêmes témoignages établissent qu’aucun Djihadiste n’était présent, qu’il n’y avait ni arme, ni moto », précisent les responsables du parti SADI qui étaient face aux hommes de médias. Au regard de tout ce qui précède, ils ont profité de cette occasion pour poser les questions suivantes : « Pourquoi, l’armée française d’habitude prompte à célébrer ses trophées contre les Groupes Armés Terroristes a-t-elle gardé le silence durant 48 heures sur les évènements de Bounti ? Quelle crédibilité peut-on accorder à sa version lorsque c’est elle même qui envoie une mission d’enquête sur les lieux de la frappe et écarte d’emblée la thèse d’une bavure ? Comment un nombre si élevé de Djihadistes peut-il se rassembler en plein jour dans une zone où les armées françaises, maliennes, le G5 Sahel concentrent leurs efforts dans leur traque et leur élimination ? Où se trouvent les carcasses des motos repérées par la chasse française ? »
Selon les conférenciers, « ce n’est pas la première fois que l’armée française commet des bavures sur le territoire malien. Dans la nuit du 23 au 24 octobre 2017, elle a bombardé un camp de groupes djihadistes dans le secteur d’Abeibara, près de la frontière algérienne où étaient détenus des soldats (…)
TOUGOUNA A. TRAORE
NOUVEL HORIZON