Le Sociologue Dr. Moussa Coulibaly se dit impressionné par l’élan de communion et de mobilisation, qu’ont réussi les Ançars en déployant des efforts titanesques à l’intérieur et aux alentours du stade, afin de laisser un stade dès 5h du matin prêt à abriter la rencontre du Djoliba. Pourtant dit-il, avant le match, beaucoup étaient sceptiques et le débat a enflammé les réseaux sociaux, après les menaces de sanctions de la Caf.
Dr. Moussa Coulibaly pense que les Maliens doivent désormais s’inspirer de cette aventure humaine pour faire face aux grands chantiers sans lesquels la refondation tant attendue n’est pas possible. Il s’agit par exemple de se mobiliser autour de la grande problématique de la sécurité.
Il estime que chacun peut être utile en étant un maillon de la chaîne qui distribue l’information saine qui prépare le citoyen à ses devoirs. Notre Sociologue affirme que la fête qui consacre la naissance du saint prophète Mohamed (PSL) s’est tenue dans une atmosphère de défis. Si remplir le stade du 26 mars n’est plus un challenge pour le guide des Ançars, parvenir à débarrasser le Stade du 26 Mars des ordures et autres déchets qu’occasionne une telle joute religieuse avant le match devant opposer le Djoliba au réal n’était pas donné d’avance.
À l’en croire, les amoureux du ballon rond, malgré le respect qu’ils ont toujours manifesté face aux calendriers religieux, étaient inquiets de la tournure des événements au cas où le stade ne réunira pas les conditions nécessaires pour la tenue du match, le lendemain dimanche. Toutefois, Dr. Coulibaly reste convaincu que c’est avec un idéal de foi en leur croyance, et toujours accrochés aux idéaux qui les réunissent, qu’ils ont dissipé toute les inquiétudes, faisant d’elles un coup d’épée dans l’eau.
« Chaque Malien, des villes et des campagnes doit contribuer à assainir le cadre de vie par exemple en mettant en place un rendez-vous hebdomadaire dans les communes et quartiers, pendant lequel toutes les forces vives se retrouveront autour de l’assainissement. S’il revenait à l’Etat de faire face à la mise en condition du stade du 26 Mars, en prélude à la rencontre de dimanche, l’initiative aurait certainement coûté plus d’une dizaine de millions de F CFA », explique-t-il.
À l’entendre : on a vraiment eu la preuve que la manifestation de la foi religieuse peut booster le patriotisme, à travers des actions concrètes. La ville de Bamako compte des milliers d’associations par commune qui doivent aussi s’inspirer de l’exemple des Ançars en s’impliquant, chacune dans son domaine, avec le même élan pour contribuer sensiblement au bien être des habitants de leur commune et de leurs environnements respectifs.
Dans le domaine de l’engagement pour la cause religieuse qui les mobilise tant, les Ançars peuvent être considérés comme une nationalité spirituelle prête à résister à toute tentative de déstabilisation de leur regroupement. Les Maliens doivent agir dans le même sens et avec le même engagement patriotique surtout qu’en ce moment, on a bien besoin d’unité, de cohésion et d’engagement pour permettre à notre pays de se reconstruire.
A ses yeux, pour contribuer sensiblement à l’atteinte des idéaux de sécurité et d’autosuffisance alimentaire, des travaux collectifs dans les grandes zones comme l’Office du Niger et alentour, sur initiative des populations, peuvent être sources de productions rentables. « Rien que parce qu’il peut-être un exemple d’engagement patriotique en ces moments difficiles que traverse notre pays, le Maouloud 2022 a tenu toutes ses promesses », a-t-il conclu.
Ibrahima Ndiaye
Source: Mali Tribune