Sur la base des documents qu’il semble certainement bouquiner et appréhender, le conférencier a fait recours, ce mardi 22 mars 2022 au CICB, à des données pour exposer au public les relations ayant toujours existé entre le Mali et la France, à commencer par les années 1931 et 1932. Se fiant à l’histoire, l’écrivain rappelle que la domination du territoire malien, jadis dénommé Soudan, a toujours été un tas de problèmes pour la France. Des écrivains français ont même reconnu la bravoure des Soudanais qui se sont battus jusqu’à leur mort, contre la domination française, martèle le conférencier. Faisant allusions au riche parcours des Soudanais (Maliens) résistants, le Dr. Barry argumente que le Mali n’est pas en train d’assister à des faits nouveaux aujourd’hui, avec l’escalade des tensions entre le pays et la France de Macron. « Ce que Assimi Goita, Choguel Kokalla Maiga et la transition rectifiée font aujourd’hui n’est pas nouveau. Ceux qui ne le savent pas, qu’ils le sachent. Ceux qui le savaient, qu’ils se déterminent à le comprendre. Tout bon Malien, tout digne fils de ce pays sera fier de ses ancêtres. Et nous sommes prêts à reprendre les armes, s’il le faut. Nos rapports avec la France ont toujours été ainsi », confie l’écrivain. Dans ce rapport liant le Mali à la France, le Dr. Harouna estime qu’il y a des leçons à tirer. La première, selon lui, est que l’on ne peut pas aimer un pays qu’on ne connait pas. Mieux, ajoute-t-il, on ne pas non plus défendre un pays qu’on n’aime pas. Cela veut simplement dire que la France ne peut pas défendre le Mali pour simple raison qu’elle ne l’aime. Le patriotisme, selon lui, doit être fondé sur trois (3) choses : connaitre son pays, l’aider et défendre son pays. La deuxième leçon à tirer dans le rapport entre le Mali et la France consiste à revoir l’enseignement de l’histoire. « Nous devons nous convaincre d’une chose : Il est temps que l’on comprenne que l’enseignement de l’histoire doit être une activité nationale. Il doit requérir toute l’attention de l’Etat. Quelle que soit la faculté ou l’université, l’histoire doit être enseignée aux enfants maliens, pas l’histoire falsifiée ou glorifiée, mais une histoire réelle », va-t-il expliquer au public. À ses dires, le Mali doit refaire le programme d’enseignement de façon à ce que les Maliens cessent d’apprendre des choses qui ne se disent plus même en France. Que les Maliens sachent que nous avons été quand d’autres n’étaient pas. Qu’ils sachent qu’aujourd’hui c’est difficile, mais demain nous serons encore grands, indique l’intervenant. Parlant de l’insécurité, le Dr. Harouna conseille à ce que la protection des personnes et de leurs biens ne soit pas la seule affaire des forces de défense et de sécurité maliennes. Les populations doivent aussi jouer leurs rôles d’information en termes de renseignements et de sensibilisation. « La défense nationale est une question de souveraineté nationale, ça ne doit pas se sous-traiter. Toutes les dispositions doivent être mises à la disposition de l’armée afin que plus personne ne s’habille comme elle pour nous attaquer », indique-t-on. Au cours de son intervention, il a rasé le sujet en lien avec l’éclatement de la fédération malienne passant par l’arrestation de l’ex-président Modibo Keita. Avec les sanctions de la CEDEAO en vigueur contre le pays, le Mali est privé du port de Dakar. Chose qui ne plait pas au conférencier. « Ce n’est pas pour rien qu’ils utilisent les ports de Dakar et de la Côte d’Ivoire pour pouvoir nous asphyxier. Il est temps que nous diversifions nos rapports, que plus que jamais nous ne dépendions d’un (1) ou de deux (2) ports pour qu’on essaie de nous asphyxier, afin que nous ravalions ce que nous avons dit. Notre honneur ne nous permet pas », soutient le Dr. Barry. Désormais, dit-il, il faudra se doter d’un plan d’industrialisation nationale sur la base des besoins des Maliens et des ressources du pays. « Nous importons tous, ce n’est pas normal. Produisons ce que nous avons besoin et consommons ce que nous produisons, pour qu’ils arrêtent de nous couper les sucres ou des produits importés ».Puis d’ajouter : « Il faut sortir et immédiatement du CFA et de la zone franc, nous avons le franc malien ici. C’est du papier déposé dans le trésor public français qu’on prend pour nous arnaquer. Il faut battre le franc malien pour qu’on s’organise avec ça. Si nous travaillons, notre franc va avoir la valeur qu’il faut. Ceux qui souhaiteront travailler avec nous, travailleront avec nous sur cette base ».A défaut de quitter la CEDEAO, il faut, selon lui, suspendre les sanctions avec elle. À défaut de quitter la francophonie ou d’abandonner le français, poursuivra le conférencier, travaillons à valoriser nos langues nationales.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS