Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a tenu son quatrième grand rassemblement, le mardi 11 août 2020 sur le boulevard de l’indépendance de Bamako pour « exiger la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et de son régime ». Tous les intervenants, lors de ce grand rassemblement, ont dénoncé la mauvaise gouvernance au Mali. Selon le porte-parole du M5-RFP, Dr. Choguel K. Maïga, le combat du M5-RFP entamé le 5 juin dernier a permis d’obtenir des résultats probants comme l’augmentation du prix du coton, l’application de l’article 39 des enseignants, la signature d’un décret octroyant des indemnités aux juges. « Ce combat va continuer jusqu’à la démission de Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et de son régime…ce régime sera chassé par le peuple du Mali », a déclaré l’ancien ministre, Choguel K. Maïga.
Hier, dans l’après midi, des milliers de personnes se sont données rendez-vous sur la place de l’indépendance de Bamako pour, non seulement, dénoncer la mauvaise gouvernance au Mali, mais aussi, exiger la démission du président IBK. Parmi les manifestants, ont peut citer l’Imam Mahmoud Dicko, autorité morale du M5-RFP, ancien président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), des autres membres et sympathisants du M5-RFP comme Choguel Kokala Maïga du FSD, Cheick Oumar Sissoko du Mouvement EMK, Issa Kaou Djim de la CMAS, Dr. Oumar Mariko du SADI, Me Mountaga Tall du CNID FYT, Moussa Sinko Coulibaly de la LDC, Pr. Clément Dembélé de la PCC, Me Mohamed Bathily, avocat à la cour, Mme Sidibé Dédéou Ousmane, Mohamed Kimbiri, Modibo Kadjoké, Nouhoum Sarr, Jeamille Bittar, l’imam Oumarou Diarra et bien d’autres. Sur les pancartes que détenaient les manifestants, on pouvait lire : « Boubou et la France dégagez », « la France est la plaie du Mali », « Mardi 11 août 2020, assaut final », « Nous sommes un peuple débout et résistant ». Après l’exécution de l’hymne national du Mali, Dr. Choguel Kokalla Maïga a mis l’accent sur les résultats déjà obtenus au Mali à travers le combat du M5-RFP. Il a fait savoir que les résultats sont entre autres : L’augmentation du prix du coton, l’application de l’article 39 des enseignants, la signature d’un décret octroyant des indemnités aux juges. « Ce combat va continuer jusqu’à la démission de Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et de son régime…ce régime sera chassé par le peuple du Mali. La désobéissance va continuer jusqu’à la démission de ce régime », a souligné Dr. Choguel K Maïga. Selon lui, les recommandations de la CEDEAO sont anticonstitutionnelles. Pour lui, les arrestations et les intimidations ne feront pas reculer le M5-RFP dans son combat. A sa suite, Ibrahim Ikassa Maïga du Mouvement EMK a lu la déclaration du M5-RFP dans laquelle il indique que depuis 2013, Ibrahim Boubacar Keïta a mis en place un « système oligarchique et ploutocratique de prédation fondée sur la corruption et l’impunité qui ont gravement impacté l’ensemble des secteurs de la vie sociale, économique, politique, administrative, culturelle et aussi la situation sécuritaire du Mali ». Selon lui, le pouvoir d’achat des Maliens, l’école, l’emploi des jeunes, la santé, les infrastructures ne font absolument pas partie des soucis d’IBK et de son régime. Cette façon de gérer, dit-il, qui a inexorablement entraîné l’affaissement de l’Etat et l’a empêché d’assumer ses fonctions régaliennes de défense, de sécurité et de développement, a conduit le Mali au bord du gouffre et compromet aujourd’hui la stabilité dans le Sahel voire dans la Sous-région. Selon lui, des violations récurrentes des principes constitutionnels sont devenues des pratiques quotidiennes. En plus, il a dénoncé la fraude lors de l’élection présidentielle de 2018 et l’élection législative de 2020.
«Les Maliens vivent dans le chaos depuis fort longtemps »
Dans cette déclaration, le M5-RFP réitère l’exigence de libération immédiate de l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition malienne. « C’est le lieu d’appeler toute la Communauté internationale à mieux s’impliquer aux côtés du Peuple…», a dit Ibrahim Ikassa Maïga. En outre, le M5-RFP engage la Justice à diligenter les actions judiciaires en cours contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions commises à l’encontre des manifestants aux mains nues. « Pour répondre à l’entêtement de M. Ibrahim Boubacar Keïta, nous avons décidé de tenir ce mardi 11 août 2020 de grands rassemblements populaires à Bamako, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, et ce, de façon continue jusqu’à l’atteinte de l’objectif recherché par le Peuple malien. Ainsi, le M5-RFP réitère plus que jamais sa ferme détermination à sauver le Mali menacé de disparition en tant qu’Etat, Nation, Démocratie et République laïque et prospère, et exige toujours, purement et simplement la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime pour permettre l’ouverture d’une Transition démocratique avec toutes Forces vives du Pays. S’y refuser par peur du chaos, c’est faire acte de « non-assistance à Peuple en danger », car les Maliens vivent déjà dans le chaos, et depuis fort longtemps. Le Peuple malien reste mobilisé et déterminé dans la mise en œuvre de son droit constitutionnel à la désobéissance civile, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, jusqu’à l’aboutissement de son combat patriotique pour la restauration d’un Mali démocratique, républicain et laïc, doté d’une gouvernance responsable et vertueuse », a déclaré Ibrahim Ikassa Maïga. Quant à Issa Kaou Djim de la CMAS, il a dénoncé la mauvaise gouvernance au Mali. « Le peuple est déterminé à exercer pacifiquement son droit à la désobéissance civile pour obtenir la démission d’IBK et de son régime », a-t-il dit. Enfin, il a souhaité la stabilité au Mali. Cheick Oumar Sissoko, coordinateur du Mouvement EMK qui se réclame le « Numéro 9 » du M5-RFP a fait savoir que le budget d’Etat est détourné. A ses dires, le Mali ne bénéficie que 20% de ses ressources minières. « Si nous nous levons, rien ne pourra nous résister. Resté mobilisé et déterminé…Nous pouvons construire notre pays. Resté mobilisé, le Mali sera un havre de paix », a-t-il dit à l’endroit des manifestants. Me Mountaga Tall a demandé le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et de son régime. Me Mohamed Aly Bathily a saisi l’occasion pour régler ses comptes avec le ministre de la justice, Me Kassoum Tapo. Pour le jeune « Ben le Cerveau », le M5-RFP est un peuple intelligent qui fait une révolution intelligente. L’ancien président des jeunes du Mali, Mohamed Salia Touré a invité les jeunes à se lever pour construire le Mali. Selon Pr. Clément Dembélé, si IBK reste au pouvoir jusqu’à 2023, ça sera fini pour le Mali. « Nous sommes sortis le 5 juin, le 19 juin, le 10 juillet 2020 pour demander la démission d’IBK, aujourd’hui, nous ne rentrons pas à la maison jusqu’à la démission d’IBK. Nous sommes là pour l’amour du pays », a-t-il dit. Mme Sy Kadiatou Sow de la Plateforme Anw Ko Mali Dron a invité tout le monde à œuvrer pour l’épanouissement du Mali. L’ancien premier ministre, Modibo Sidibé a indiqué que le M5-RFP constitue la majorité populaire. « Vous êtes la majorité populaire », a-t-il dit à l’endroit des manifestants. Il a demandé la libération des « détenus politiques ». Il a souhaité le départ du régime pour la mise en place d’une transition. Il a prôné la refondation du Mali. A l’en croire, le Mali a été toujours à l’avant-garde du combat africain. Enfin, il a souhaité une autre gouvernance au Mali. Dr. Oumar Mariko a commencé son allocution en mettant l’accent sur l’insécurité alimentaire au Mali. Par ailleurs, il dira que les soldats maliens tombent tous les jours. L’allocution tant attendue était celle de l’Imam Mahmoud Dicko. Dans son speech, il a souhaité que l’honneur et la dignité du Mali soient rendus. Avant de déplorer les tueries qui ont été faites devant sa mosquée. Il a souhaité que Dieu mène cette lutte et que justice soit faite. L’imam Dicko a invité le président de la République IBK à savoir raison garder et d’écouter son peuple. Enfin, l’imam a souhaité la paix et l’entente au Mali. Après les différentes interventions, les manifestants ont décidé de rester sur place au monument de l’indépendance de Bamako jusqu’à la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime. Au moment où nous mettions cet article sous presse, des manifestants étaient toujours à la place de l’indépendance pour obtenir gain de cause. Vont-ils restés jusqu’à la satisfaction de leur doléance ? Les jours à venir nous en édifieront davantage.
Aguibou Sogodogo
Source: Le republicain mali