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Dr Aly Tounkara au sujet du coup d’Etat au Niger : « Les officiers supérieurs n’ont pas été associés au projet de deploiement massif des forces occidentales sur le sol nigérien ».

Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, Dr Aly Tounkara revient sur le coup d’Etat intervenu au Niger le 26 juillet 2023.

Pour l’expert des questions sécuritaires, la présence des forces étrangères sur le sol nigérien, où la France dispose de plus de 1.200 soldats, les États-Unis, plus de 800, l’Italie, pas moins de 300, l’Allemagne, plus de 200 est un facteur important dans cette situation

Pour le chercheur, le Niger était devenu une sorte de carrefour pour la présence des forces étrangères dans le Sahel. Lesquelles forces y sont non à la suite d’une demande expresse de l’Etat nigérien, mais aussi intervenu suite à des situations dans le Sahel, notamment la fin prématurée et brusque de l’opération Barkhane au Mali.

« Mohamed Bazoum, au début de sa présidence, avait toujours clamé publiquement qu’il était opposé à une présence physique des forces étrangères sur le sol nigérien. Et qu’il était plutôt favorable à ce que les équipements soient mis à la disposition de l’Armée, ainsi que de la formation pour les militaires nigériens. Mais du jour au lendemain, on a assisté à un changement intempestif comportemental de la part du président Bazoum », a souligné Dr Tounkara. Pour lui, ce changement prouve à suffisance que les officiers supérieurs n’ont pas été associés à ce projet d’arrivée massive des forces occidentales sur le sol nigérien. Mieux, il dira que lorsqu’on échangeait avec une certaine élite politique dans les couloirs, on se rendait compte que cette présence des forces étrangères a été actée par le président Bazoum lui-même. « Cette présence est une raison essentielle qui expliquait une certaine frustration qu’on pouvait lire au sein de l’Armée nigérienne », rappelle l’expert défense et sécurité au CE3S

L’autre élément qui peut expliquer cet état de fait est que le chef des militaires au pouvoir aujourd’hui au Niger dirigeait la Garde présidentielle depuis plus d’une décennie. Il a servi sous le président Issoufou Mahamadou. Selon le chercheur, tout laisse croire que les rapports de celui-ci avec le président Bazoum n’étaient pas cordiaux.

Pour Dr Tounkara, cette situation peut être très difficile dans le Sahel si on ne prend garde, quand on sait que tous les États sont dans la conspiration et la propagande. Dans ce cas, il devient impérieux pour le Mali et le Burkina Faso d’établir un dialogue substantiel imminent avec les nouveaux ‘’hommes forts’’ du Niger pour partager leurs expériences et défendre leur vision de sécurisation des trois frontières, devenues l’épicentre des entrepreneurs de la violence. Il ne sert à rien de pleurnicher éternellement sur son sort dans un monde en compétition rude, voire sauvage dans tous les champs du possible.

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Source : LA DIFFERENCE

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