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DOSSIER DE LA TROISIEME LICENCE DE TELECOMMUNICATION Une patate chaude entre les mains du Président IBK

Les Maliens étaient très enthousiastes d’apprendre que le pays allait s’enrichir d’un troisième opérateur de téléphonie mobile. Mais depuis que le choix des autorités a été porté sur l’homme d’affaires Burkinabé, Apollinaire Compaoré, ce projet a tourné au flop. Les travaux d’installation du réseau qui étaient annoncés depuis janvier 2014 sont abandonnés et le Pdg d’Alpha télécom, Apollinaire Compaoré, enregistre de sérieux revers au niveau de ses affaires, sans compter une cascade de procès à propos de la troisième licence du Mali. Le gouvernement semble perdu dans ce dossier si encombrant. Et pour cause !

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Alpha Telecom, du nom de la société montée par Apollinaire Compaoré pour opérer au Mali, rencontre beaucoup de difficultés dans la mise en exploitation de sa licence télécom. Depuis la signature controversée de la concession avec l’Etat, le 12 février 2013, il n’y a rien eu de concret. Les chantiers entrepris pour son réseau sont à l’arrêt. L’on se rappelle que les habitants du quartier Niaréla qui n’appréciaient pas du tout les désagréments causés à leur environnement par un de ces chantiers qui évoluaient très lentement, ont obtenu de la municipalité la suspension des travaux.

De même, l’immeuble devant abriter la direction générale d’Alpha Télécom à l’Aci 2000, loué à un grand opérateur économique de la place, reste désespérément vide. Il n’y a même pas une seule trace d’aménagement et le propriétaire a même du mal à mettre le grappin sur son fantomatique locataire, disparu après avoir payé un an pour un contrat de cinq bonnes années.

En plus, pour appuyer le processus, la Banque ouest africaine de développement (Boad)  cassait sa tirelire en octroyant à Apollinaire Compaoré un prêt de 10 milliards de nos francs destiné à la mise en place du réseau de la troisième licence au Mali. Et c’est la même Boad qui l’a aidé à trouver les 33 milliards ayant servi au paiement de la première tranche du coût de la licence qui s’élève à 55 milliards de francs CFA.

Les 23 et 24 mars de l’année dernière, l’homme d’affaires Burkinabé qui avait quasiment disparu des radars à Bamako depuis longtemps, a tenté un baroud d’honneur en rencontrant des banquiers à l’hôtel Salam pour tenter de les convaincre de l’accompagner dans son projet. Mais ces derniers, prudents, auraient demandé des garanties. Normal, au vu du niveau d’endettement déjà trop élevé  pour cette troisième licence qui tarde à démarrer son exploitation, alors que le délai de trois années qui lui a été accordé dans la Convention d’établissement pour ne pas subir la concurrence d’un quatrième opérateur tirait vers sa fin. Il s’est même achevé en février 2016. Les autorités publiques travaillent déjà sur le lancement d’une quatrième licence. Mais du côté des structures faitières du secteur privé, tout comme au niveau de la société civile, on jure que la grande farce de cette affaire de troisième licence ne devra plus se répéter et que personne ne laissera faire désormais.

En effet, en dépit des problèmes techniques rencontrés sur le terrain et du lourd endettement financier qui l’accable au sujet de cette licence de télécom, Apollinaire Compaoré devait faire face à des procès, notamment la plainte instruite contre lui devant la justice par la Société ouest-africaine de développement (Soad-Sarl), l’intermédiaire retenu par le patron d’Alpha Télécom et par ailleurs Pdg de Planor Afrique SA, pour l’assister auprès des autorités maliennes dans l’acquisition de la licence mobile. Accusant Apollinaire de n’avoir pas respecté ses engagements, Soad-Sarl a saisi le tribunal de commerce de Bamako pour le paiement intégral de ses commissions estimées à 5 milliards CFA, sans compter des dommages et intérêts de 500 millions CFA.

 

Procès devant le tribunal du commerce de Paris et refus d’un agrément bancaire

 

Mais le plus grand procès intenté contre le Pdg d’Alpha Télécom au sujet de cette affaire, vient de son ancien associé dans le business de cette troisième licence. Il s’agit de Cessé Komé. Lequel a attrait Apollinaire devant le Tribunal du commerce de Paris pour non-respect des obligations contractuelles et financières dans le cadre de leur partenariat.

Condamné suite à ce procès à payer un peu moins de 10 milliards de nos francs à Cessé Komé, l’homme d’affaires Burkinabé, un véritable habitué des couloirs de la justice, refuse de s’exécuter, cherchant à rejeter la responsabilité sur l’Etat malien la sortie de Cessé Komé du dossier lors de l’attribution de la licence. Ce que nos autorités, déjà embarrassés par ce dossier, ne veulent pas entendre.

Dès lors, on attendra encore longtemps avant d’entendre les premières tonalités d’Alpha Télécom, sachant que son Pdg a voulu ruser en créant une banque, «Wari-Banque», qui lui aurait servi de couverture pour sa montagne de dettes. Selon des indiscrétions provenant des milieux financiers de l’Uemoa, c’était son atout principal pour pouvoir enfin exploiter sa licence au Mali.

Mais au vu de ses nombreux contentieux et son niveau d’endettement qui avoisinerait 60 milliards de FCFA, la Commission d’agrément bancaire de l’Uemoa a tout simplement refusé de lui donner quitus pour cette banque. C’est donc le flop pour l’exploitation de cette troisième licence.

Le gouvernement, interpellé, ne sait pas trop bien comment en finir avec ce dossier qui renferme beaucoup de magouilles dans le processus d’attribution du marché et du règlement en deux tranches des 55 milliards de FCFA dont 33 milliards encaissés pendant la Transition avec Dioncounda Traoré. Cela avait fait tellement couler de l’encre et de la salive, que le Bureau du vérificateur général s’y était intéressé, avec des conclusions scandaleuses. De toute façon, entre le Cabinet de Sanogo à Kati, la Primature de Cheick Modibo Diarra d’abord jusqu’à la Présidence de la Transition, des secrets doivent être éventés sur des tractations qui ont amené dans la situation actuelle avec ce dossier de la troisième licence. Voilà un dossier qui méritait bien l’ouverture d’une procédure judiciaire. Mais en attendant, avec la patate fumante laissée entre ses mains par son ami Dioncounda Traoré, IBK doit décider vite et bien, de ce qu’il faut faire car le monde nous regarde et les milieux de la finance scrutent nos moindres faits et gestes.

A.D.

 

Source: sphynx

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