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Divorce entre la junte et le peuple malien : Le point de non-retour !

L’opération Diaw, à tout prix à la tête du CNT (Conseil National de Transition) au Mali, est en train de jouer un vilain tour à la junte militaire qui avait jusque-là, bénéficier de la clémence des forces vives de la nation, malgré ses dérives et son incapacité à faire mieux que le régime précédent.

 

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la gouvernance du pays prend une tournure de plus en plus inquiétante. Même les soutiens des premières  heures de Kati commencent à déchanter. Comment a-t-on atteint le point de non-retour ?

Désormais à Kati, le seul mot d’ordre lisible est les militaires dans les bureaux, les civils aux fronts. C’est du moins cette lecture que le peuple fait des agissements des putschistes depuis l’installation des autorités de la transition. Pendant que le centre brûle, Ségou n’est pas loin de tomber et le nord n’en parlons pas, le CNSP se bat pour des postes politiques. Résultat, les militaires sont nommés comme attachés de cabinet,  chargés de mission,  préfets et sous-préfets.

Malgré l’ébullition sans précédent du front social, aucune remise en cause n’est perceptible. Mieux, la politique des intimidations et des menaces qui avait coulé le régime IBK a atteint son paroxysme. Que faut-il attendre d’une telle gouvernance basée sur le mépris et la volonté de se servir ? Un président de la transition et un premier ministre qui n’existent que de nom. Des ministres aux ordres. L’accaparement total de l’ensemble des postes stratégiques. À quelle fin, l’on se demande. Les deux décrets relatifs à la mise en place du CNT ont levé le voile sur les intentions  des hommes du 18 août 2020.

Et comme pour dire qu’en quelques choses malheur est bon, la classe politique s’est enfin réveillée après une hibernation dictée par les événements. Cette fois-ci pas pour des postes, mais pour défendre notre démocratie aujourd’hui en péril.

Quand le vice-président chargé de la sécurité dans notre situation ne trouve rien à faire que de s’occuper des questions politiques, il y a lieu de désespérer. Dans ce mauvais rêve, l’espoir est venu hier de la classe politique et des syndicats, seuls acteurs principaux de l’avènement de notre démocratie, arrachée des mains des mêmes militaires. Comme un seul homme, ils ont décidé de veiller sur la ligne rouge. Aujourd’hui encore, le sursaut du peuple est sollicité pour mettre fin aux ambitions des apprentis sorciers dont l’objectif semble être la prolongation des 18 mois de transition au Mali.

A. Diallo

Source : Nouveau Réveil

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