Polémique autour du fichier électoral. A moins d’une semaine du scrutin présidentiel du 29 juillet, le principal parti de l’opposition URD, émet des réserves et doute de sa fiabilité. La coalition de soutien au candidat Cheick Modibo Diarra s’inquiète pour sa part et demande des explications. Les directions des deux candidats dénoncent la dissimulation de plus d’un million d’électeurs fictifs et demande une concertation de haut niveau sur cette « tentative de fraude ». De son coté la Délégation générale aux élections rassure « qu’il n’existe aucun fichier parallèle et aucun bureau de vote fictif ».
En fin de semaine dernière, le principal parti d’opposition dénonçait l’existence d’un « fichier électoral parallèle ». Selon l’URD, le fichier mis en ligne par la Délégation générale aux élections (DGE) n’est pas le même que celui audité par les experts de l’Organisation internationale de la francophonie. Le parti du candidat Soumaïla Cissé dénonce « une tentative de fraude » et l’existence d’1,2 millions d’électeurs fictifs.
Dans une lettre adressée au Premier ministre ce dimanche, l’URD rejette le cadre de concertation technique proposé vendredi par la Primature et réclame une rencontre plus large « autour du Premier ministre, de l’administration responsable de l’élection, de la CENI, des candidats et des organisations internationales ».
De son côté, la DGE maintient sa version. Selon elle, les différences constatées sont dues à « des erreurs techniques commises par les informaticiens lorsqu’ils ont mis en ligne les données électorales ». « Le seul et vrai fichier, audité par les experts internationaux, est bien celui qui a servi à imprimer les cartes d’électeurs, procès verbal d’huissier à l’appui. Il n’y a donc ni bureau fictif, ni doublon », affirment les autorités.
Le délégué général de l’élection Siaka Sangaré a convoqué ce lundi une réunion avec les partis politiques et les observateurs internationaux. L’URD a d’ores et déjà annoncé qu’il n’y participerait pas.
Dans un communiqué, le parti politique du candidat Cheikh Modibo Diarra s’inquiète des éventuelles « contestations de résultats conduisant à des conflits post-électoraux ». Il réclame de même que l’URD une rencontre avant le scrutin entre le gouvernement, les candidats et les observateurs internationaux.
Certains observateurs estiment que la persistance de cette polémique autour du fichier électoral peut engendrer une crise post-électorale.Selon eux les partenaires du Mali comme l’Union européenne, l’Union africaine et la Cédéao doivent s’impliquer davantage pour résoudre le problème et éviter au Mali de s’embourber dans un conflit post-électoral.
Pr. Mamadou Samaké est chargé de cours à la Faculté des sciences juridiques de l’Université de Bamako.
Studio tamani