Les femmes et les jeunes du MNLA se disent mécontents de la distribution des aides à Kidal. Ils ont adressé le lundi dernier une lettre aux commissions qui font office d’administration. Dans cette lettre, ils exigent la fermeture de toutes les ONG locales et internationales. Celles-ci sont restées fermées toute la semaine.
Une manifestation a regroupé des dizaines de femmes pour dénoncer le comité de gestion de la ville de Kidal, dans le Nord-est du Mali, accusé de détourner l’aide humanitaire internationale, a rapporté, hier, le Sahelien.
Ce comité est formé par des membres issus des deux principaux mouvements politico-armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad : le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Le MNLA et le HCUA bénéficient, depuis, du soutien de la mission onusienne au Mali (Minusma) et assurent la gestion de Kidal depuis mai 2014, après le retrait de l’administration locale, à la suite des affrontements armés qui avaient opposé les membres de la CMA aux troupes de l’armée malienne et aux mouvements pro-Bamako.
« Les associations protestent contre la méthode par laquelle la commission de gestion de la ville s’occupe de la région. Concernant la commission humanitaire, par exemple, beaucoup de dons destinés à la population ont été détournés par des personnes pour en faire leurs biens », a rapporté le journal en ligne, citant des habitants de la ville, majoritairement occupée par les Ifoghas, la tribu targuie la plus influente de la région de Kidal.
« Nous n’avons pas de problème avec les ONG qui nous viennent en aide, ce ne sont pas des ONG maliennes. Nous sommes contre les associations locales qui marginalisent nos droits. Si on doit changer un bureau, cela doit faire l’objet d’un consensus », a dénoncé un membre d’une association pour la défense des droits des femmes maliennes, a rapporté encore la même source.
S’estimant marginalisées, les femmes sont également sorties dans la rue pour exiger d’être associées dans la gestion de la ville, en attendant le retour de l’autorité de l’Etat malien et de la stabilité dans la région, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation auquel la CMA a adhéré, elle aussi, le 20 juin dernier, à l’issue d’un long processus de discussion à Alger, sous l’égide de l’ONU.
source : L’Indicateur du Renouveau