Longtemps contesté par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Comité Pour le Salut du Peuple (CNSP) est dissout depuis le 18 janvier dernier à travers le décret N°2021-0017 /PT-RM du 18 janvier 2021 signé par le Président de la Transition, Bah N’Daw. Ce décret n’a été connu des tous que le 26 janvier 2021, de quoi créer les conditions de plusieurs interrogations.
Constitué essentiellement par les militaires putschistes qui ont renversé le régime de l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita le 18 août 2020, à la suite des mouvements sociopolitiques sous le leadership du M5-RFP, le CNSP du Colonel Assimi Goita est dissout cinq mois après l’investiture de son chef comme vice-président de la Transition au Mali.
De l’avis des politiques, les militaires ont d’autres agendas qui n’est pas de gouverner un pays. Ils se disent marginaliser : « Ils doivent savoir que le délai indiqué doit être respecté au-delà de ça ils vont nous trouver sur le chemin », lance un militant du M5-RFP.
Pour Hamalla Sylla, les nouvelles autorités du pays sont mal conseillées : « Ils veulent continuer jusqu’en 2023, date pour achever le mandat d’IBK. Je crois qu’ils doivent comprendre qu’ils sont là pour une mission et non autre chose. Sinon ils vont sortir par la petite porte alors qu’ils se ressaisissent », a-t-il souligné.
« Les militaires putschistes ne respectent jamais les textes sinon le CNSP devait être dissout avant l’exigence de la CEDEAO parce qu’il est écrit dans la charte qu’après la mise en place des organes clés de la Transition il doit être dissout. Alors pourquoi tout ce temps et aussi attendre l’exigence de la CEDEAO », clame le jeune Amadou Coulibaly.
Une des curiosités de la dissolution est bien la date du décret signé par bah N’Daw. Il y est apposé la date du 18 janvier alors que la CEDEAO, réunie le 23 janvier par vidéoconférence, réitérait ses inquiétudes quant à la non-dissolution de cet organe. Le président malien a pris part à cette réunion et n’a pas été capable d’informer les autres Chefs d’Etats du décret qu’il a lui-même signé le 18 janvier. Aussi, il est assez curieux que la dissolution intervienne sans qu’il ne soit communiqué la liste complète des membres du défunt CNSP. La question de l’amnistie reste aussi en suspens.
Par ailleurs, beaucoup s’interrogent sur l’avenir du colonel Assimi Goita, Vice-président. Selon certaines indiscrétions, le Chef militaire serait favorable à la suppression de son poste et voudrait être candidat aux prochaines élections.
Seydou K. KONE
Source: Bamakonews