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Disparition de notre confrère Birama Touré : Pourquoi Papa Mambi Kéita veut brouiller les pistes

Apres avoir démissionné de la police pour des raisons déjà connues, l’inspecteur de police Papa Mambi Kéita a choisi de se refugier en France, d’où il a entamé un véritable travail de sape sur un dossier pourtant très pris au sérieux par les plus hautes autorités : la disparition mystérieuse de notre confrère Birama Touré. Il s’en prend imprudemment à des innocents espérant avoir trouvé les moyens de son règlement de compte avec le régime. Les dessous d’un acharnement hasardeux !

C’est dans le très respecté journal français « L’express.fr » paru le 08 février 2019 que l’on découvre ce que ses victimes appellent « les absurdités  du policier en cavale ». Dans les colonnes de ce journal, Papa Mambi démontre son talent de scénariste de  fiction. En tout cas, c’est ce que l’une des personnes vilipendées dans son grossier scénario semble nous dire. Il s’agit de Daouda Mamadou Dao, gérant d’une station de lavage qu’il désigne par les initiales « DN ».

« J’ai été surpris de découvrir les mensonges de Papa Mambi Kéita dans ce journal. Lui et moi n’avons jamais abordé en aucun moment un sujet relatif à une prétendue disparition d’un journaliste. Papa venait dans ma station de lavage avec ses copines, on discutait de tout et de rien mais jamais d’un cas de disparition. Il fut un moment où il m’a dit qu’il devrait être nommé commissaire, parce que pour lui, il n’avait pas à passer un concours pour accéder à ce grade. Il se referait à ses prétendus exploits, ses relations avec le président IBK et avec certaines personnes haut placées dans les sphères de l’administration publique. Il a touché plusieurs ministres pour cela et il me disait que tous ceux-ci lui avaient donné des assurances. Après le concours, Papa Mambi a été désagréablement surpris d’être recalé. Il se trouvait en compagnie d’une de ses femmes de nationalité ivoirienne en Cote D’ivoire pour des funérailles. Il ne l’a jamais digéré, parce qu’il avait fait croire à tout son entourage qu’il passait commissaire. Surtout ses épouses et ses multiples copines. Il s’est senti humilié et m’a dit qu’il le fera payer au régime. Je ne comprenais pas son problème. Je lui ai dit de patienter et d’attendre son heure. Il est resté sourd à tous ceux qui intervenaient pour qu’il renonce à son projet. C’est ainsi qu’il a démissionné et depuis, nous avons coupé les ponts jusqu’à un récent séjour que j’ai effectué en France où nous nous sommes rencontrés. Et à aucun moment, nous n’avons abordé un tel sujet. Et d’ailleurs, Papa Mambi sait très bien que je ne me mêle jamais de ses affaires professionnelles. A mon avis, Il a simplement mis en exécution son projet qui consiste à vilipender le régime. Je me considère comme un bouc émissaire dans ce dossier. En tout cas je tiens à dire aux enquêteurs que cette piste que Papa vient d’inventer ne les conduira nulle part. C’est une fausse piste. »  Notre interlocuteur Daouda Mamadou Dao, n’est pas le seul acteur de cette fiction inventée par le policier en cavale.

Le très respectueux officier de gendarmerie, colonel Cheick Oumar N’DIAYE a aussi fait les frais des maladresses de Papa Mambi Kéita. Dans une réplique parue dans la presse la semaine dernière le colonel N’Diaye lui aussi s’explique :

« Je tiens d’abord à révéler que le 29 janvier 2016, date de la disparition présumée de Monsieur Birama Touré et commémorée tous les ans par ses proches, a coïncidé avec mon stage à l’école de guerre de Paris, donc avec mon absence du Mali durant l’année académique 2015-2016 et j’étais donc logiquement en position de stage pour mon service employeur, la Présidence de la République, et pour mon corps d’origine, la gendarmerie nationale. M. Hugeux a d’ailleurs bien mentionné, dans son article sur le sujet paru le 08/02/19 dans le journal français L’express, que mon nom figure parmi les récipiendaires du brevet de l’enseignement supérieur militaire selon un arrêté du ministre de la Défense français de novembre 2016 consultable sur le site www.legifrance.gouv.fr.

Pour votre gouverne, ce stage fut le couronnement d’un concours auquel j’ai réussi dès mars-avril 2015. N’étant donc ni au Mali, ni en position d’activité, ni un proche de Monsieur Karim Keïta, je pense comme tous les esprits sensés que je suis loin la personne qu’il informerait de « ses tracas » afin de se tirer d’embarras.

Loin d’être une preuve de mon implication dans la disparition de Birama Touré comme le laisse entrevoir M. Hugeux et M. Dramé dans leur article, mon stage à l’école de guerre constitue un alibi péremptoire.

De plus, mon départ de la Présidence de la République en juin 2017, soit un an et demi après la disparition de Birama Touré, sans qu’aucune enquête ou inspection menée par un « major colonel » du ministère malien de la Défense m’ait inquiété ou reproché quoi que ce soit, procède d’un choix personnel de continuer toujours mon héroïsme sacrificiel pour la République. C’est ainsi que le 29 décembre 2017, j’ai pris le commandement de la légion de gendarmerie de Ségou selon un décret présidentiel de novembre 2017, presque deux ans après la disparition de Birama Touré et non « quelques mois après cet épisode ». C’est quand même tiré par les cheveux que de lier mon départ pour Ségou à la disparition de Birama Touré. Comment peut-on échapper à la justice malienne ou se cacher à 240 km et à 2h de route de Bamako ?

Comme tout le monde, j’appris la disparition de Birama Touré seulement par voie de presse avec des journalistes qui se fourvoyaient dans le sensationnalisme. De même, j’appris seulement à travers un article de juillet 2018 du journal Le Sphinx de Adama Dramé que mon nom serait cité dans la disparition de Birama Touré. Là encore, l’artifice parut tellement grossier que je crus à la vieille formule journalistique qui consiste à prêcher le faux pour savoir le vrai ou encore à un scoop sensationnel qui allait faire long feu.

Par ailleurs, M. Hugeux dévoile peu ou prou l’identité des policiers et militaires qui auraient été des codétenus de Birama Touré à la DGSE. Certes il est de notoriété publique que ceux-ci étaient passés à la DGSE pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et, par ricochet, à tous les principes qui garantissent aujourd’hui la démocratie au Mali y compris le droit de Adama Dramé de dire ce qu’il veut et mon droit d’y répliquer, mais ce n’était pas en 2016. Ils avaient tous été mis à la disposition de la justice malienne et maintenus en détention à la gendarmerie du camp n°1 de Bamako courant 2015. Certains avaient même réussi, selon les médias, à s’y évader pour être repris à Conakry en novembre 2015. Quoique leur partage de cellule à la DGSE avec Birama Touré soit sujet à caution, un vrai journaliste d’investigation se méfierait des pourfendeurs et des damnés de la République qui ne lui veulent pas forcément du bien.

Le journalisme d’investigation n’est pas du rafistolage des rumeurs collectées dans les officines des forces centrifuges antidémocratiques et des imaginations romanesques pour causer des préjudices à ceux qui se dédient corps et âme à la défense de la République du Mali. »

Pourquoi donc Papa Mambi voudrait il brouiller les pistes sur cette affaire ?

Papa Mambi ne serait donc qu’un vulgaire mégalomane en quête de notoriété ? Qu’est ce qui peut bien pousser un officier de police à se livrer à telle légèreté ?

En effet, selon nos sources, le policier en cavale en France, serait à la recherche d’un titre d’asile politique. C’est la raison pour laquelle, il a entrepris d’investir les medias pour se faire passer pour un agent persécuté dans son pays. « Personne ne s’est occupé de lui. Il a déposé sa lettre de démission, et il est parti. Il n ya aucun dossier même disciplinaire contre lui. Donc c’est pour vous dire que Papa Mambi ne représente aucune menace pour personne au Mali au point que l’Etat veuille le persécuter. » nous explique un haut responsable de la hiérarchie policière.

« La vérité c’est que Papa Mambi s’est enfermé dans son propre mensonge. Maintenant, il se rend compte qu’il est allé déjà trop loin et il lui est difficile de faire machine arrière. C’est tout. Mais cela ne lui donne pas le droit de vilipender des innocents et de souiller un dossier déjà très compliqué » estime Daouda Mamadou Dao, sa victime très révoltée.

Après avoir déposé un droit de réponse auprès du journal français « L’Express », Daouda Mamadou Dao n’exclut pas de porter plainte devant les autorités compétentes pour diffamation contre le policier en cavale.

Selon d’autres sources, les autorités françaises auraient été déjà saisies sur le cas de ce policier menteur. D’après les sources proches de l’affaire Birama Touré, Papa Mambi n’a jamais été impliqué ni de près ni de loin dans les enquêtes.

Une chose est certaine, dans ses pantalonnades, Papa Mambi nous éloigne de l’objectif de faire la lumière sur la disparition de notre confrère Birama Touré. Pourquoi ? Allez y savoir.

Abdoulaye Niangaly

La Dépêche

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