Les pressions s’accentuent. Après l’interview de l’Inspecteur Papa Mambi Kéïta alias l’Épervier du Mandé accordée au journal LE SPHINX, et les révélations faites dans le journal LE PAYS, entre autres, les familles fondatrices de Bamako ont décidé de rencontrer le Président de la République du Mali pour que la vérité puisse voir jour.
Ainsi, les autorités judiciaires nationales sont désormais contraintes à réactiver l’enquête. C’est le moins qu’on puisse dire de cette affaire. D’ailleurs, faut-il le croire, les lignes commencent à bouger.
Depuis que nos confères du «LE SPHINX» ont rapporté la version de l’Inspecteur Papa Mambi Kéïta qui fait croire que notre jeune confrère Birama Touré ne serait plus en vie, la presse a réchauffé l’affaire. Egalement, nos confères du «LE PAYS» ont fait d’autres révélations incriminant le fils du Président de la République, l’Honorable Karim Kéïta. Du coup, un réseau de journalistes et animateurs de radios corrompus s’est constitué sous prétexte de défendre l’Honorable Kéïta, dans leurs colonnes et émissions. Pis, on accuse certains journalistes d’avoir pris 6 millions de francs CFA pour tenter d’innocenter le « fiston national » dans cette affaire.
En effet, le samedi dernier, les familles fondatrices de Bamako ont enfin décidé de jouer leur rôle de premier plan concernant ce dossier. Car, faut-il le signaler, le confrère Birama Touré est un fils de cette dynastie. Une rencontre, regroupant les leaders de ces familles, s’est tenue, le samedi dernier. À l’issue de ladite rencontre, selon nos sources, il a été décidé de saisir directement le Président Ibrahim Boubacar Kéïta.
En marge de cette initiative, notre confrère Boubacar Yalkoué, Directeur de Publication du journal « LE PAYS » est convoqué demain, mardi 7 novembre, au Tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako.
Un rappel des faits
Le journaliste Birama Touré du journal «LE SPHINX» est porté disparu depuis janvier 2016. Dès les premiers jours de sa disparition, sa famille, ses collègues ainsi que ses proches, inquiets, n’ont cessé d’alerter et ont saisi les autorités judiciaires maliennes. L’actuel Ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté était l’Avocat de la défense.
À l’époque, le Procureur de la République, près le Tribunal de Grande Instance en Commune IV du District de Bamako, est intervenu pour diriger l’enquête qu’il a confiée au Commissariat du 9e Arrondissement à Sebenincoro. Sur la base des informations qui leur sont parvenues et relativement à l’enquête, le Commissariat du 9e Arrondissement, en liaison avec celui du 3e Arrondissement et la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ), a mené une opération ponctuelle à Kati, en coordination avec le Parquet de cette ville ainsi que les services de police. L’infirmation s’est révélée par la suite d’ailleurs fausse et cette piste a été abandonnée.
L’affaire confiée à la Gendarmerie du Camp 1
C’est dans le but de faire évoluer l’enquête et d’intensifier les actes permettant de retrouver toutes les informations concernant la disparition de Birama Touré que les autorités ont été saisies. Le Procureur Général, près la Cour d’Appel de Bamako, a, sur instructions précises, décidé de confier ensuite l’enquête à la Direction Générale de la Gendarmerie nationale. Le Service d’Investigations Judiciaires (SIJ) du Camp 1 de la Gendarmerie nationale a été désigné pour mener l’enquête sous la direction du Procureur Général près la Cour d’Appel de Bamako. Notons que ledit service est une structure qui a une compétence nationale couvrant l’ensemble du territoire national, lui permettant d’agir plus efficacement.
Le SIJ a déjà désigné en son sein une importante équipe, composée d’enquêteurs et de spécialistes qui ont la mission de conduire l’enquête et d’investir les bases et initiatives nouvelles. Ainsi, ils auront la charge d’entendre et d’auditionner toutes sources possibles qui pourront apporter des renseignements ou faits susceptibles de guider l’équipe d’enquêteurs. Ainsi, ils diffuseront le portrait du journaliste disparu sur toute l’étendue du territoire national et, au besoin, à l’extérieur du pays. Malheureusement, jusqu’à ce jour, l’enquête n’évolue point.
Par Oumar Diakité