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Discours du Mali à la tribune de l’ONU : Prouesse politique ou faute diplomatique ?

Le Premier du ministre par intérim  du Mali Colonel  Abdoulaye Maiga a prononcé le samedi 24 septembre 2022, le discours du Mali au débat général de la  77ème Session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Ce discours du Mali était attendu de tous les observateurs de la géopolitique. Une fois de plus le Mali vient de marquer son emprunt à cette session de 2022. Les commentaires fusent de partout, certains disent que le Mali est en position de légitime défense après avoir été attaqué par certains pays. D’autres qualifient le discours de martial pour exprimer un certain état d’âme des autorités maliennes qui sont aujourd’hui arrivées à un point de non-retour. Les plus sceptiques sur la portée positive d’une telle diatribe pensent au contraire qu’il compliquerait la difficile situation entre le Mali et certains pays de la sous-région et même du monde. 

 

 

Jamais un pays colonisé par la France n’avait osé parler d’elle et dans un ton totalement décousu comme les autorités de la transition au Mali l’ont fait. Et  le hic est que ce discours a été tenu devant une assemblée générale des Nations Unies, où tous les pays du monde sont réunis. Les mots sont à la hauteur de la fourberie, de la complicité et surtout de la culpabilité des pays indexés. Ils sont certes forts, mais, traduisent la colère, et la déception d’un peuple qui a longtemps été blasé. Souvent,  quand on pousse le bouchon trop loin, ça finit par mal se passer, C’est le cas de la France d’Emmanuel Macron, de la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara, du Niger de Mohamed Bazoum et même de la Guinée Bissau d’Umaro  Sissoco Embalo.

Emmanuel Macron est considéré par de nombreux maliens comme africains comme étant l’un des médiocres  chefs d’Etat français de l’ère moderne. C’est avec lui que les relations de partenariat entre le Mali et la France, se sont détériorées au point de se rompre définitivement. Les relations  entre les autorités de la transition au Mali et les autorités françaises se sont tellement détériorées qu’elles sont sur le point  d’être rompues à cause de la politique paternaliste et condescendante d’Emmanuel Macron. Jamais les relations entre Paris et Bamako n’ont été aussi exécrables que sous Macron.  En effet, le discours historique prononcé par le premier Ministre du Mali à la tribune des Nations Unies, est un tournant décisif dans les relations entre les deux pays. Humiliée comme jamais, la France d’Emmanuel Macron aura à cœur de rendre au Mali la monnaie de sa pièce. La guerre est  lancée et désormais tous les coups sont permis. Le Mali a-t-il les moyens de sa guerre contre son ex puissance coloniale qui détient une autre arme plus fatale qui est la monnaie ?

Pour rappel les crises  libyenne et ivoirienne sont bien les preuves que pour atteindre son but, la France est prête à tous les extrêmes. Il est sans nul doute clair et sans ambages que la France va chercher à se venger du Mali pour avoir commis le crime de lèse-majesté dans  ce discours qu’elle  pourrait qualifier, d’humiliant ou d’affront. L’ancienne puissance coloniale qui dispose en plus d’un droit de veto à l’ONU et qui  se retrouve aujourd’hui  au banc des accusés, par un pays qu’elle a colonisé, va chercher à lui rendre la monnaie. S’il faut certes reconnaitre que tout le monde n’est pas pro junte ou pro putschiste, mais l’audace qu’a eu ces militaires maliens devant la France néocolonialiste, fait  non seulement la fierté de beaucoup d’Africains, mais aussi et surtout des émules à travers le monde.
Après avoir posé un tel acte, le Mali doit s’attendre à des mesures de riposte, voire de représailles de la part de la France et de ses sbires africains. Donc  le plus dur reste à venir et le Mali est appelé à tenir le coup. La France ne pourra jamais laisser passer à un tel affront donc  elle cherchera à le laver, même si cela devrait passer par le chavirement du bateau- Mali, pour que cela serve d’exemple pour tous ceux qui auront envie à l’avenir de tenir tête à l’ex puissance coloniale.

Quand le Colonel Abdoulaye Maïga a qualifié de façon répétitive le gouvernement  français de « junte française », les autorités de la Métropole verront cela comme une humiliation.  Donc il faut s’attendre à l’application du principe de la réciprocité dans toute sa rigidité tant pour la France que pour les autorités maliennes. D’ailleurs  le colonel Maiga vient de mettre à exécution ce principe  pour montrer au monde que Bamako n’a aucune leçon de démocratie à tirer de Paris. Ce dernier s’est toujours érigé en donneur de leçon aux autres.

Un discours franc en majorité et contradictoire en partie

Cependant, le PM a été contradictoire dans certaines parties à savoir la référence faite à la nationalité de Bazoum. C’était une erreur, cette prise de position est simplement une dérive verbale regrettable, même si les propos du président nigérien devenaient de trop vis-à-vis du pouvoir de transition du Mali. En diplomatie, la réciprocité requiert une certaine mesure et non du désaccord dans les relations entre deux Etats si proches et si liés par les intérêts économiques et financiers. Et, tout cela amène  les uns et les autres à avoir peur des lendemains diplomatiques sombres entre le Mali et certains de ses voisins, voire partenaires. C’est une erreur de s’en prendre ouvertement et en de termes qui frisent le ridicule, ses voisins que tout lie et surtout  quand on sait qu’en Afrique de l’Ouest, les alliés les plus sûrs de Paris sont le Niger et la Cote d’Ivoire, donc les autorités maliennes multiplient inutilement les fronts alors qu’elles ont besoin du soutien de leurs voisins.

En définitive, tout porte à croire que le président français, Emmanuel Macron considère ce discours du chef du gouvernement malien comme une « offense grave au chef et  surtout un crime de lèse-majesté » qui mérite des sanctions. Quelles peuvent être ces sanctions ?  la réponse dans un futur proche.

Assitan DIAKITE

Source : L’Alternance

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