Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) du Mali vient une fois encore de lever le voile sur la gestion peu orthodoxe de certaines institutions diplomatiques du pays. Le Consulat Général du Mali à Douala se retrouve ainsi sous les projecteurs, non pas pour ses performances, mais pour des lacunes administratives persistantes. Un rapport qui en dit long sur les dérives et le manque de rigueur qui gangrènent nos missions diplomatiques.
Une institution essentielle, mais en difficulté
Bamada.net-Le Consulat de Douala est censé être un pilier pour les milliers de Maliens vivant au Cameroun. Mais au lieu d’être un rempart solide, il vacille sous le poids de dysfonctionnements répétés. Gérant un budget de près de 1,92 milliard de FCFA sur cinq ans, le Consulat n’a mobilisé que 116 millions de FCFA en recettes. Un paradoxe troublant, reflet d’une administration en perte de contrôle.
Des avancées timides dans une mer de dérives
Le BVG, dans son rapport, constate que seuls 30% des recommandations de 2019 ont été appliquées. Des progrès certes, mais largement insuffisants pour garantir une gestion rigoureuse. On note néanmoins la fermeture d’un compte bancaire ouvert irrégulièrement et la régularisation de certaines obligations comptables du Secrétaire Agent Comptable. De petites victoires au milieu d’un tableau autrement sombre.
Les vieilles habitudes ont la peau dure
Parmi les nombreux manquements relevés, certains sont tout bonnement alarmants :
- Un Consul Général aux attributions élargies : Il continue d’exercer des fonctions incompatibles en se chargeant personnellement des paiements.
- Des dépenses non justifiées : Des achats de matériel et de véhicules ont été effectués sans documents officiels.
- Un excès dans la prise en charge des assurances : Alors que la réglementation fixe une couverture à 80%, le Consulat a réglé l’intégralité des frais.
- Des anomalies comptables troublantes : L’opacité dans la gestion financière rend difficile toute traçabilité des fonds.
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L’urgence d’une prise de conscience
Ce constat, loin d’être anodin, souligne l’urgence d’une réforme en profondeur de la gestion de nos postes diplomatiques. Il est temps d’adopter des pratiques administratives transparentes et efficaces. Le BVG recommande notamment :
- Une gestion budgétaire plus stricte et contrôlée ;
- Une responsabilisation accrue des gestionnaires ;
- L’application rigoureuse des règles financières en vigueur.
La diplomatie malienne ne peut se permettre de continuer sur cette voie. Nos institutions doivent inspirer confiance et non suspicion. Il appartient aux décideurs de prouver que les errements du passé ne sont pas une fatalité.
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BEH COULIBALY
Source: Bamada.net