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An I d’IBK I: L’espoir en berne !

Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a soufflé hier jeudi  4 septembre sur sa première bougie à la tête du Mali. Un premier anniversaire qui intervient au moment où les négociations de paix ont repris à Alger entre le gouvernement du Mali et les groupes armés dans le but d’aboutir à un accord de paix définitif entre les deux parties.

 

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Arrivé à la tête du Mali à la faveur d’un plébiscite (plus de 77% des électeurs), IBK a pris le pays qui sortait d’à peine d’une crise multiforme qui avait ébranlé tous les ressorts de l’Etat. A-t-il été surpris de l’ampleur de la tâche au contact de la réalité du pouvoir ? Difficile de répondre à cette question avec justesse. Mais, il est évident qu’il avait sous-estimé la tâche à abattre et apparaît dès lors comme quelqu’un qui est dépassé par la situation.

Selon  certains observateurs de la scène politique, rares sont les pays, à la place du Mali qui s’en seraient sortis de la même manière que notre pays. Et pour cause, le pays a été ébranlé par un coup d’Etat qui a précipité l’occupation des trois régions du nord. Le putsch avait affaissé le commandement militaire. Du coup, tous les militaires qui se trouvaient au nord du pays se sont repliés vers le sud laissant les populations du septentrion malien à la merci des groupes armés. Ce qui a permis aux obscurantistes de se livrer à toutes sortes de violations des droits de l’Homme et des pratiques moyenâgeuses  contre les populations : lapidations, amputations de pieds et de bras, mariages forcés, viols collectifs….

Une situation qui va susciter l’émoi de la communauté internationale qui décida de venir au secours du Mali. La France prend ainsi les devants avec l’opération Serval avant d’être appuyer par d’autres pays comme le Tchad.

Après la libération des trois régions du nord, sous la houlette du médiateur de la Cedeao  dans la crise malienne, Blaise Compaoré, un accord préliminaire va être signé entre le gouvernement du Mali et les groupes armés afin de permettre l’organisation des élections : l’accord du 18 juin 2013.

C’est sur la base de cet accord que seront organisés les deux tours de l’élection présidentielle en juillet et août  2013. Elle a été suivi des législatives en novembre et en décembre. Celui que les Maliens, dans leur majorité ont choisi pour sortir le pays de sa situation difficile est le candidat Ibrahim Boubacar Keita à qui, l’on colle une étiquette d’homme à poigne, rigoureux, intransigeant sur ses décisions et prises de positions.

La crise du nord comme alibi !

L’espoir suscité par l’élection d’IBK a déjà fait place au désespoir y compris dans les rangs de ses fervents défenseurs et soutiens lors de cette élection.

Cela s’explique par le statu quo qui prévalait dans la gestion de la crise du nord jusqu’à ce que son Premier ministre Moussa Mara  risque sa vie avec certains de ses ministres pour se rendre à Kidal, fief des groupes armés et épicentre de toute cette crise du nord.

Ce voyage qui a été différemment apprécié aura été un déclic pour la gestion de cette crise où les choses ne bougeaient pas depuis des mois.

Ce voyage,  faut-il, le reconnaitre a causé aussi son lot de malheurs car des représentants de l’Etat ont été froidement abattus. Sans compter  que les FAMa avaient lancé l’assaut sur Kidal et repris le gouvernorat et certaines positions des rebelles. Avant d’être mises  en déroute quelques minutes plus tard. La suite on la connait : plusieurs morts, des blessés graves et des éléments des FAMa faits prisonniers.

Ce voyage très risqué du PM Moussa Mara est à la base des négociations qui se tiennent présentement à Alger. Car après les affrontements du  21 mai 2014, la communauté internationale s’est à nouveau impliquée pour la reprise des négociations après la signature d’un accord de cessation des hostilités arraché par le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.

Depuis le début du mandat, IBK peine à trouver les meilleures recettes à la crise qu’il a hérité, une excuse favorite de ses supporteurs. Tous les échecs du régime sont imputés à cette crise qui en graisse certains.

On se masque les yeux quant il s’agit des multiples scandales, qui aussi éclaboussent le régime. En un an le régime s’est empêtré dans au moins trois scandales : les marchés de gré à gré à la présidence, dépenses extrabudgétaires importantes, comme l’achat de l’avion présidentiel, des voyages de plus en plus coûteux pour le contribuable malien.

Ce cocktail est à la base de la colère des PTF dont le FMI et la Banque mondiale qui ont décidé de fermer le robinet pendant un temps pour voir clair dans ces affaires obscures.

Pendant ce temps, les Maliens continuent à tirer le diable par la queue. Ce qui a fait monter l’adrénaline de l’UNTM, qui a décrété une grève de 48 heures, les 21 et 22 août dernier. Dans leur diatribe contre le pouvoir, les syndicalistes ne se sont pas empêchés d’évoquer le train de vie de l’Etat, face à des revendications légitimes des travailleurs.

C’est pourquoi, les Maliens dans leur grande majorité sont désemparés, inquiets et déçus durant cette première année de l’heure IBK. Et pour cause, nombreux sont ceux qui estiment que rien n’a bougé. Au contraire pour eux, le pays va à reculons car, les priorités des Maliens sont délaissées au profit des intérêts subjectifs.

« Contraire au Niger voisin, où le président Issoufou Mahamadou a attendu plus de trois avant d’acheter un nouvel avion présidentiel car dès son arrivée au pouvoir, il s’est attelé à améliorer les conditions de vies des fonctionnaires, donner de l’emploi aux jeunes diplômés sans emploi et réaliser des projets d’utilité publique », explique ce malien vivant à Niamey.

Et cet enseignant de poursuivre que si le gouvernement actuel se souciait vraiment de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, il aurait évité cette grève. Car  tous ce que les travailleurs ont demandé est légitime et n’est pas au dessus des moyens de l’Etat.

G. Diarra

SOURCE: Tjikan

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