Au-delà de leurs prénoms et de l’illustre fonction de leur père respectif, Karim Wade au Sénégal et Karim Kéita au Mali partage bien d’autres choses, celle de la soif du pouvoir. Dans le sillage de leur Papa, ils entendent se faire un nom et de l’argent sans passer par des rites initiatiques d’usage. S’ils n’avaient pas attendu l’ascension de leur père à la magistrature suprême de leurs pays respectifs pour sortir le bout de leur nez, il n’y aurait pas matière à polémiquer. Ce qui pensait que la mésaventure de Karim wade allait servir de leçon aux dirigeants africains, c’était mal connaître IBK et son fils.
Dans un pays plein d’opportunistes comme le nôtre, nul doute que Karim KEITA sera encouragé dans toutes ses entreprises, même les plus farfelus, en attendant le clash. Tout comme l’a été au Gabon et au Togo, une dévolution monarchique du pouvoir se dessine au Mali. En effet, jailli de nulle part, l’illustre inconnu de la section RPM de la commune II a fini par être imposé sur une liste dont les prétendants ne manquaient pas. Qui d’autre que le fils du président aurait pu bénéficier d’un tel privilège. En soi, ce n’est pas la candidature de Karim Kéita qui intrigue, mais son imposition sur la liste du Rassemblement Pour le Mali (RPM) en Comme II. Ceux qui veulent convaincre de la normalité de la candidature de Karim Kéita à l’élection législative en commune II sur la liste du parti de son père peuvent économiser leur salive.
Est-ce l’heure de la réalisation de la prophétie de Ladji Bourama est venue, qui disait que si les enfants des pauvres refusaient d’étudier, que leurs progénitures allaient venir d’Europe pour gouverner les enfants des pauvres. Même si tout porte à croire que Ladji fait tout pour cela. Notre « Kankeletigui » avait certainement oublié de dire que son fils aura besoin des voix des pauvres pour diriger. Aujourd’hui par la grâce de Dieu, les pauvres, dont il se moquait quant il était aux commandes du gouvernement il y a treize ans, ont le pouvoir d’étouffer dans l’œuf la dévolution monarchique du pouvoir qui se dessine dans notre pays. Particulièrement, il revient à la population de la commune II de prouver au Président de la République à peine élu, que les pauvres ont désormais le dernier mot. Si ce n’est pas Papa, quel autre atout Karim Kéita dispose pour se faire élire, même sur la liste RPM ? Pourtant dans les coulisses, tout porte à croire que ce fils à Papa va être imposé. Plus grave, c’est le perchoir qui pourrait être visé.
Même si l’on sait désormais qu’IBK n’est pas l’homme qui changera le Mali, il doit être prudent dans ses choix. S’il est vrai que les mêmes causes produisent les mêmes effets, il y a lieu de s’inquiéter pour le Mali. Tout comme le peuple sénégalais qui s’est opposé aux dessins d’Abdoulaye Wade d’imposer son Karim Wade, le peuple malien doit rester vigilant pour éviter la gestion familiale de notre pays.
Bany