L’une des tares de notre société est la politique de l’autruche: on nous ment et nous nous mentons aussi les uns envers les autres. Et pour redorer notre paraître et consoler par moment notre conscience, nous semblons porter le fardeau de l’histoire de l’humanité. Mais il faut une vraie révolution de notre conscience basée sur la vérité et non la victimisation, basée sur le travail et non la cupidité spontanée, basée sur la citoyenneté et non le pseudo- patriotisme.
Qu’on se vante de Soundiata, de Dah Monzon Diarra, de Tiéba et de Babemba Traoré, de Koumbi Diossé, de Samory Touré, de Fakoly Doumbia, de Modibo Keïta, etc. Cela est mieux. Mais il sera meilleur que nous nous vantons de nous- mêmes de notre capacité à changer notre société, à devenir véritablement LIBRES, LIBRES POUR NOUS-MÊMES, Libres pour tout, LIBRES TOUT SIMPLEMENT DE TOUT SYSTÈME DE MAGOUILLE et de corruption généralisée et culturalisée.
Quand nous arriverons à accepter cette réalité de notre être, nous aurons franchi le pas de l’obscurantisme. Notre sous-développement repose en grande partie sur l’ignorance étroitement mêlée au fatalisme insensé d’une époque absolument révolue, aussi notre sous-développement est fils de corruption.
En un mot, au Mali comme dans toute l’Afrique: sous-développement, ignorance, analphabétisme, fatalisme, corruption, guerre et misère sont des facettes d’une même pièce de monnaie: des dirigeants incompétents collaborant avec des pseudos intellos embourgeoisés et soutenus… Pour révolutionner ta conscience, penses d’abord à aimer et défendre ton pays ! Le Mali n’a pas besoin de changement, ce sont les Maliens qui doivent simplement changer.
Pr Clément Dembélé «La révolution des consciences: un autre Mali est possible»
Source : L’Inter De Bamako