Acculé par la classe politique malienne et la communauté internationale pour le respect de délai de la transition au Mali, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, dans l’espoir de faire baisser la pression sur lui, semble trouver un refuge dans les actions réalisées par son prédécesseur, Moctar Ouane, qu’il remet en cause dans leur intégralité.
Désormais, tous les coups sont bons pour Choguel Kokalla Maïga afin d’aboutir à la prolongation de la transition. Après avoir échoué à convaincre la classe politique malienne à le suivre dans ce projet qui lui tient à cœur, le Premier ministre a tenté d’obtenir la bénédiction des Mouvements signataires de l’Accord d’Alger. C’était le mercredi 15 septembre 2021, lors d’un échange avec des représentants des groupes armés (Coordination des mouvements de l’Azawad-CMA et Plateforme) à la Primature. La rencontre, qui avait pour objet de débattre sur les grands chantiers de la Transition, notamment les Assises nationales de la refondation et l’organisation des élections générales, a fini par ressembler à une séance de clash contre l’ancien Premier ministre, Moctar Ouane, et son équipe.
Face à la préoccupation exprimée par les Mouvements signataires de l’Accord d’Alger, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, sans doute en cours d’arguments raisonnables, s’est vite lancé dans une démonstration de dénigrement contre son prédécesseur.
En effet, lors de cette rencontre, Choguel a informé les représentants des mouvements signataires qu’une table ronde des forces vives sera organisée la semaine prochaine pour parler de tous ces sujets. Il s’agit, a-t-il précisé, d’arriver à un consensus national sur l’architecture de l’Organe unique de gestion des élections et sur la procédure de désignation de ses membres. À en croire toujours Choguel, cette table ronde a également pour but de s’entendre sur les termes de référence des ANR pour pouvoir les convoquer, au plus tard, fin octobre.
«Une fois qu’on sort des assises, a-t-il précisé, on a une visibilité plus claire sur toutes les autres questions. J’ai dit à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dernièrement que c’est au sortir des assises que nous pourrons donner un chronogramme précis des élections. Car, l’ancien chronogramme a été fixé de façon approximative», explique le Premier ministre en faisant référence au programme établi par le Moctar Ouane.
Le chef du gouvernement poursuit dans les attaques personnelles : « Par exemple, quand le Premier ministre Moctar Ouane publiait le chronogramme en avril 2021, il avait prévu que le référendum allait se tenir en octobre. Tout le monde savait que ce n’était pas possible. Mais, il l’avait publié juste pour calmer la communauté internationale», prétend Choguel.
Si la parole donnée est sacrée, le chef du gouvernement estime que c’est le terrain qui commande la réalité.
Zeïd KEÏTA
Source : LE COMBAT