Le deuxième tour de l’élection présidentielle doit se tenir le 12 août prochain entre Soumaila Cissé et Ibrahim Boubacar Keita, le président sortant et candidat à sa propre succession, lequel a été forcé d’aller à ce second tour par l’opposition. Pour la bonne tenue de ce scrutin, c’est une nécessité pour les deux candidats de se soumettre à un l’exercice d’un débat contradictoire très souhaité par les citoyens.
Dans toutes les vraies démocraties au monde, la modernisation est insérée dans les pratiques courantes de la gestion des affaires publiques. Le débat politique entre les différents candidats y est une réalité. C’est même devenu indispensable dans la mesure où c’est à la suite de cette confrontation d’idées et de projets que la population est habilitée à mieux comprendre le projet de société de chaque candidat, mais aussi à mesurer le degré de faisabilité de chacun projets de société.
Le Mali doit alors rejoindre le concert de ces nations modernes en instituant, pour la première fois, ce débat contradictoire au second tour entre Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Keita. Chacun d’eux défendra son programme de gouvernance pour les cinq années à venir, dans le strict respect de l’autre et des principes démocratiques, devant le peuple malien, sur un plateau télévisé aménagé à cet effet. Un débat animé par des journalistes de la presse publique et privée et retransmis par toutes les radios et télévisions qui le désirent. Une fois ce débat institué, le candidat refusant de se présenter se disqualifie ainsi immédiatement et le peuple malien le sanctionnera en conséquence.
Au rythme où vont les choses, il faudrait faire de cette option une exigence pour éviter au Mali la situation qui se passe au Zimbabwe, notamment une crise post-électorale. Ce face à face est bien possible cette fois-ci, vu que le nombre de candidats est seulement deux. Tout compte fait, il est hautement démocratique et va dans le sens de la survie de cette démocratie, ainsi que de la transparence du scrutin.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays