Les partisans de l’Imam Mahmoud DICKO ont dressé, ce dimanche, un bilan mitigé des deux ans du Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Selon eux, la lutte légitime du peuple a été détournée avec le M5 à la tête du gouvernement, à travers le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA.
Le Mouvement de contestation (M5-RFP), a commémoré ce dimanche 5 juin son 2e anniversaire sur fond de forte divergence sur la gestion et la marche de la Transition.
C’est dans ce contexte que la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO (CMAS), l’un des membres fondateurs du M5, a tenu une conférence de presse à son siège, ce dimanche, pour évaluer la lutte du mouvement et la gestion de la Transition conformément aux attentes du peuple.
Mohamed TOURE président du club de soutien international à l’Imam Mahmoud DICKO, dans son intervention, a dressé un bilan mitigé de la Transition qui, selon lui, est encore loin de résoudre les problèmes ayant motivé la mobilisation contre IBK. Déçu, il soutient que la Transition n’a exécuté que 30% de ce qui était attendu.
Depuis la rectification de la Transition avec la désignation du président du comité stratégique, Choguel Kokalla MAIGA, à la tête du gouvernement, M. TOURE constate une division au sein des forces vives de la nation.
« Le M5 au pouvoir est égal à la division. C’est diviser pour mieux régner. Le M5 au pouvoir n’a rien servi pour le Mali », a critiqué Mohamed TOURE, pour qui les luttes du mouvement de contestation ont été détournées.
Daouda MAGASSA, de son côté, enrichit les accusations contre le M5 et la gestion de la Transition. L’une des taches noires de la Transition est l’impunité, a affirmé M. MAGASSA, en insistant sur l’absence de justice pour les victimes.
« On ne peut pas bâtir le Mali Kura sans faire la justice », a-t-il déclaré en déplorant qu’il n’y ait pas eu de justice pour les personnes tuées lors des manifestations qui ont précédé la chute du président feu IBK.
« On n’est contre personne, mais nous sommes contre un système », a-t-il levé l’équivoque.
Abondant dans le même sens, Kallile CISSE, précise que la CMAS n’est pas contre la Transition, mais, dit-il, il ne sera pas question d’apporter un soutien aveugle à celle-ci.
Comme ses prédécesseurs, il a indiqué que les anciennes pratiques contre lesquelles le peuple s’était mobilisé en 2020 continuaient de plus belle. Il a cité entre autres les scandales de corruption à la police, à l’attribution des logements sociaux, etc. Donc, pour lui : « C’est du IBK sans IBK ».
Pour lui, il y a eu des efforts qui ont été consentis, toutefois le bilan reste mitigé.
Auparavant, il a déconseillé de faire de l’armée l’objet d’une politique politicienne. L’armée étant nationale.
Mohamed Aly BATHILY, ancien ministre et membre du M5 opposé aussi à des responsables du comité stratégique, classe la phase de la rectification comme la période la plus difficile de ces cinq dernières années.
Pour lui, les discours tenus par les responsables politiques de la Transition sont très déconnectés de la réalité et embellis de beaucoup de mensonges.
Par ailleurs, il rappelle à Assimi GOITA son serment et d’y agir conformément. Il a aussi conseillé au Président de la Transition de faire attention au chant de sirène qui peint tout en rose.
« Nous ne sommes pas dans un Mali Kura, mais dans un pays dirigé par un réseau. À bas la France ne saurait être une politique de développement », a décrié l’ancien ministre de la Justice.
En disant non à la falsification de l’histoire, le coordinateur de la CMAS, Youssouf Daba DIAWARA, a appelé à un grand rassemblement pour sortir le Mali dans les difficultés auxquels le pays est confronté conformément au manifeste de l’imam DICKO.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin