Après les fournisseurs d’énergie, c’est au tour des partenaires financiers d’entrer dans une ère d’incertitude. Il faut dire qu’à leur niveau aussi, les dettes sont devenues abyssales à force de s’accumuler depuis des années. Les créances sont estimées à plus de 30 Milliards de FCFA.
Conséquence, l’EDM a perdu la confiance des banques qui sont désormais plus que réticentes à lui accorder le moindre crédit supplémentaire. Une situation qui, si elle n’est pas corrigée dans les meilleurs formes et délais, risque de plonger le pays dans le noir plutôt que de continuer à distribuer de l’électricité.
Lorsque que la société Aggreko, grand fournisseur d’énergie et partenaire de notre nationale d’électricité avait menacé de couper sa fourniture pour les mêmes raisons, nos « autorités énergétiques » avaient tenté de camoufler les faits. Aujourd’hui encore, elles tentent de faire croire que c’est le combat pour l’indépendance énergétique de notre pays engagé par le Ministre de tutelle Malick Alhousseini qui était combattu par des forces anonymes.
Les capacités nationales sont si réduites que l’essentiel est compensé à 60% par des sociétés privées opérant ici au Mali. Au nom de cette indépendance, le Ministre Malick Alhousseini dit vouloir tourner notre la Mali vers la location auprès de certains pays voisins. En prévision, 56 MW à solliciter auprès de la Côte d’Ivoire, 20 MW pour le Sénégal et 20 MW pour la Mauritanie.
La réalité est que dans tous ces pays, l’EDM rencontrera la même société Aggreko qui est une multinationale et dont le Mali s’est attaché les services depuis des années et veut s’en débarrasser sans lui régler le moindre copeck. Ces pays appelés au secours sont fournis depuis de longues années par Aggreko. C’est précisément 214 MW pour la Côte d’Ivoire, 70 MW pour le Sénégal et 22 MW pour la Mauritanie. Sans oublier qu’en ces périodes de forte chaleur les consommateurs des de ces pays seront forcement plus demandeurs. Ils seront donc obligés de satisfaire la demande intérieure car ils ne peuvent vendre au Mali que s’il y a un excédent. Il y a donc risque de déficit au même moment où les fournisseurs intérieurs sont mis à la touche.
Rappelons que plus de deux ans d’arriérés auprès des fournisseurs d’énergie valent aujourd’hui à l’EDM une note salée d’environ 7 Milliards de FCFA qui sont dus à la société en question. Les fournisseurs de carburant vivent le même calvaire même s’ils sont moins bavards.
Aujourd’hui, c’est la réticence des banques qui vient s’ajouter aux charges déjà très énormes qui continuent de réduire dangereusement ses marges de manœuvre.
Idrissa DCKO
